Parmi les tombes sereines du cimetière Gate of Heaven s'en trouve une où les visiteurs déposent des balles et des bâtons de baseball au lieu de bouquets, rendant hommage à une supervedette de ce sport qui éclipse encore les autres sept décennies après sa mort.

C'est le lieu de repos de Babe Ruth, le frappeur spectaculaire et la personnalité plus grande que nature qui est décédé le 16 août 1948.

Considéré par plusieurs comme le plus grand joueur de l'histoire du baseball, la légende des Yankees de New York et des Red Sox de Boston a établi des records de coups de circuit - 60 en une saison, 714 en carrière - qui ont résisté pendant des décennies. Il demeure l'une des personnalités les plus emblématiques du baseball.

Ceux qui ne connaissent le nom que d'un seul joueur de baseball connaissent probablement le «sultan du swat», le Bambino, le Babe ou, officiellement, George Herman (Babe) Ruth.

Ruth a commencé sa carrière comme lanceur gaucher avant de passer au champ extérieur. Il a joué pendant 22 ans avant de prendre sa retraite en 1935. À son apogée, il frappait plus de coups de circuit à lui seul que certaines équipes en entier, et il était connu pour sa personnalité sur et hors du terrain. L'ancien président George H.W. Bush a écrit un jour que bien qu'il ait assisté à de nombreux événements agréables en tant que président et vice-président, rencontrer Ruth à l'Université de Yale - où Bush était étudiant et capitaine de l'équipe de baseball - «les a tous surpassés».

Après la mort de Ruth à l'âge de 53 ans d'un cancer de la gorge, des dizaines de milliers d'admirateurs sont venus saluer sa dépouille au Yankee Stadium, surnommé «La maison que Ruth a construite». La foule a engorgé les rues autour de la cathédrale Saint-Patrick lors de ses funérailles.

Au fil des ans, les visiteurs ont déposé sur la tombe de Babe Ruth une quantité incalculable de bâtons, de balles, de casquettes et de chandails, mais aussi de la bière, du whisky, des cigares, des hot dogs et même, une fois, une pizza aux poivrons, aux saucisses et aux oignons - un hommage à un homme connu pour son appétit prodigieux, a expliqué le surintendant du cimetière, John Garro.

Une autre fois, a-t-il dit, quelqu'un a demandé - sans succès - de dormir dans le cimetière pendant Boston se dirigeait vers une victoire en Série mondiale, en 2004. Ce triomphe a mis fin à une disette de 86 ans que les partisans appelaient «la malédiction du Bambino», qui aurait frappé les Red Sox pour avoir envoyé Ruth aux Yankees.

La tombe était tellement achalandée lors de cette Série mondiale que deux travailleurs du cimetière avaient été spécifiquement affectés à sa surveillance, a dit M. Garro.

Les hommages continuent de s'accumuler assez rapidement pour que les travailleurs nettoient toutes les deux semaines et procèdent à un nettoyage plus approfondi tous les deux mois.

Pourtant, «nous aimons laisser certaines choses là-bas, a expliqué M. Garro, parce que ça permet au processus de se perpétuer».