Mark Shapiro a affronté pour une première fois les médias torontois à sa première journée comme président et chef de la direction des Blue Jays de Toronto, lundi.

Assailli de questions sur le départ d'Alex Anthopoulos, il est resté muet sur les raisons qui ont amené l'ancien DG à prendre une nouvelle voie.

«Ce n'est pas la transition que j'envisageais, a concédé Shapiro, 48 ans. J'anticipais ma première conférence de presse autrement.»

Shapiro a été professionnel pendant 45 minutes parfois inconfortables, aidé d'une bonhomie et d'une présentation soignée. Il a d'abord annoncé que Tony LaCava va remplacer Anthopoulos par intérim, en plus de confirmer que John Gibbons sera de retour comme gérant en 2016.

Parlant d'une «période extrêmement excitante» pour se joindre au club torontois, Shapiro a dit qu'il ferait honneur à la passion qu'avait l'ancien président Paul Beeston, qui est maintenant à la retraite.

Il reste que les questions portaient surtout sur la décision surprise d'Anthopoulos, qui a refusé une nouvelle offre après avoir bâti une équipe qui est passée à deux gains de se rendre en Série mondiale.

Anthopoulos aurait pu voir son pacte prolongé de cinq ans. Certains ont évoqué une vision contraire à celle du nouveau président, mais le Montréalais de 38 ans s'est limité à dire que le partenariat ne convenait plus et que la décision venait seulement de lui.

Shapiro s'est d'ailleurs dit déçu et surpris qu'Anthopoulos prenne la décision de quitter.

«J'espérais sincèrement avoir la chance d'apprendre à ses côtés, a-t-il mentionné. Cela dit, il a pleinement mérité le droit d'aller dans une autre direction, et je respecte ça. Nous devons maintenant aller de l'avant.»

Le populaire Anthopoulos a fait passer aux Jays Troy Tulowitzki et David Price, ce qui a aidé l'équipe à se qualifier en séries pour la première fois en 22 ans.

Des échos ont laissé planer que Shapiro était mécontent qu'Anthopoulos ait cédé plusieurs espoirs à la date limite des échanges. Shapiro n'a pas donné de validité aux articles laissant croire qu'il l'a vertement critiqué pour ces gestes, mais il a dit que des questions à long terme émergent à la suite de ce genre de transactions.

«Il y a un équilibre à trouver dans chaque décision, a dit Shapiro. Le rapport entre risque et récompense, entre le court terme et le long terme. Dans l'immédiat, il a été clair que l'impact a été très très positif. Mais en même temps, les défis créés par ces échanges doivent être intégrés à une stratégie à long terme.»

Shapiro travaillait pour les Indians de Cleveland depuis 1992, dont les cinq dernières années comme président.