Près de huit ans après l'amer départ de l'équipe vers Washington, un ancien joueur vedette des Expos de Montréal lance une offensive pour ramener le baseball professionnel dans la métropole.

Warren Cromartie, qui a revêtu l'uniforme des Expos entre 1974 et 1983, croit que la ville pourrait d'abord accueillir une équipe des ligues mineures et, ensuite, une autre formation des Ligues majeures.

«Personnellement, je pense que nous formons une ville des Ligues majeures», a déclaré Cromartie dans une entrevue à La Presse Canadienne samedi.

Cromartie se trouvait à Montréal, samedi, en compagnie de plusieurs membres de l'équipe de 1981 qui est venue tout près de prendre part aux Séries mondiales. Cette année-là, les Expos ont atteint la série de championnat de la Ligue nationale, s'inclinant lors du cinquième et dernier match, aux mains des Dodgers de Los Angeles. Ce fut la seule qualification des Expos aux séries éliminatoires de leur histoire de 46 ans.

Ces anciens joueurs ont également honoré la mémoire d'un ancien coéquipier, Gary Carter, au nom duquel un parc de baseball de Dorval sera désormais baptisé. Le receveur étoile, premier joueur à être intronisé au Temple de la renommée du baseball à titre de porte-couleurs des Expos, en 2003, a succombé à un cancer au cerveau le 16 février dernier.

Tim Raines, une autre ancienne gloire des Expos, s'est dit encouragé par la chaleureuse réponse du public.

«J'ai l'impression de n'avoir jamais quitté», a confié l'ancien marchand de vitesse des Expos, tout en ajoutant qu'il croyait, lui aussi, qu'il y avait un avenir pour le baseball majeur à Montréal.

«Il faut commencer quelque part, et pourquoi pas maintenant? Souhaitons pouvoir ramener un club ici dans un avenir rapproché.»

La concession montréalaise a été cavalièrement transférée vers la capitale américaine à l'issue de la saison 2004, créant un profond sentiment de mélancolie parmi les fidèles partisans de l'équipe.

Mais récemment, un attachement pour les Expos et ses vedettes du passé a semblé renaître. Qu'il s'agisse de nostalgie ou d'une façon de leur rendre hommage, les casquettes aux couleurs de l'ancienne équipe montréalaise sont de plus en plus visibles dans les rues de Montréal.

Dave Kaufman, un ancien détenteur d'abonnements saisonniers et maintenant animateur d'une émission de sports à une station de radio montréalaise, croit que la colère liée au déménagement de l'équipe s'est apaisée, au fil des ans.

«De voir tous ces gens portant leurs casquettes de baseball montre que l'amertume s'est dissipée», a-t-il affirmé.

Et il semble exister un engouement pour un retour d'une équipe de baseball à Montréal. Des amateurs faisant la queue pour obtenir des autographes, samedi, n'ont pas caché leur désir de revoir du baseball professionnel.

«Il y a un vide en été», a constaté Tony Portolese, un partisan des Expos dès son enfance, qui s'était déplacé pour voir ses anciennes idoles, en compagnie de son fils.

«Il faut que vous accompagniez votre fils à un match de baseball.»

Vedanta Balbahadur, un autre partisan, a tellement aimé les Expos qu'il a consacré son dernier projet de ses études en architecture à la conception d'un nouveau stade pour l'équipe.

Âgé de 30, il se rappelle être allé voir des matchs des Expos au Stade olympique en compagnie de son père. Il espère qu'une autre équipe s'établisse à Montréal, dans des circonstances appropriées.

«C'est comme n'importe quelle entreprise. Il faut les bonnes ressources et le soutien adéquat.»

«Si Montréal obtient une nouvelle équipe, je veux faire partie du groupe qui contribuera à la conception du stade.»