Rarement aura-t-on vu une soirée de baseball aussi spectaculaire et excitante que celle de mercredi.

Dans chaque ligue, deux équipes luttaient pour leur survie avec des trajectoires ô combien différentes. Les Red Sox de Boston et les Braves d'Atlanta, chancelants, voulaient absolument stopper leur chute vertigineuse. Les Rays de Tampa Bay et les Cardinals de St. Louis, le vent dans les voiles, ne regardaient plus derrière.

Au menu: des rebondissements, des heures supplémentaires, toute la gamme des émotions et des dénouements jubilatoires ou dramatiques, selon les perspectives.

À 7-0 pour les Yankees de New York en huitième manche, les Rays étaient morts et enterrés, non? Non. En avance 3-2 contre les Orioles de Baltimore en neuvième reprise avec leur meilleur releveur au monticule, Jonathan Papelbon, les Red Sox allaient s'en sortir vainqueurs, non? Visiblement, non.

Comble d'ironie, les Rays ont «attendu» environ quatre minutes après la défaite crève-coeur des Sox pour conclure leur improbable remontée, en 12e manche, et concrétiser leur accession aux séries éliminatoires. Le verdict, sans appel, venait de tomber sur la Red Sox Nation.

Les Braves d'Atlanta menaient également par un point en neuvième avant que les Phillies de Philadelphie provoquent la prolongation, puis scellent l'issue de la rencontre en 13e manche. Quand le jeune Freddie Freeman s'est compromis dans un double-jeu terminal, les quelque 45 000 spectateurs présents au Turner Field savaient déjà que les Cardinals avaient gagné contre les Astros de Houston. La douche froide.

Au même moment, il fallait voir les joueurs des Cards exulter devant l'écran installé dans leur vestiaire au Minute Maid Park de Houston, bouteilles de champagne en main, pour comprendre l'ampleur de leur exploit. Comme les Rays, ils venaient de renverser une tendance lourde qui n'annonçait pourtant rien d'encourageant pour eux seulement quelques semaines auparavant.

La soirée de mercredi, du bonbon sucré pour les amateurs de baseball, a par ailleurs confirmé que les autorités du baseball majeur ont vu juste, au milieu des années 90, en procédant au réaménagement des divisions et à l'instauration des courses aux «meilleurs deuxièmes». Une refonte du format des séries éliminatoires, où l'on ajouterait deux laissez-passer - un par ligue - aux huit de la formule actuelle, permettrait cependant de réduire les risques d'iniquités. Mais il s'agit d'un autre débat.

En attendant, les Rays et les Cardinals, lointains aspirants en août, font maintenant partie du portrait après une fin de parcours complètement folle. La réalité dépasse parfois la fiction.