Éric Gagné est-il le nouvel instructeur des lanceurs des Capitales? Noui... En fait, il n'en détient ni le titre, ni la position dans le vestiaire, mais son expérience et ses connaissances seront mises à profit au maximum.

«Je ne vais pas commencer à dire à tout le monde quoi faire. Mais appelle ça comme tu veux, je vais aider si on me le demande», a assuré le principal intéressé.

«Éric va être plus consultant des lanceurs que coach des lanceurs, a lancé Michel Laplante. Et il y a une grosse différence!» a insisté le gérant et nouveau patron du fameux no 38. «Il n'aura rien à voir avec l'entraînement des lanceurs, la composition de la rotation (des partants), le renvoi éventuel de tel ou tel gars. Éric ne veut pas se mêler de ça et je ne veux pas le mêler à ça non plus, parce que ce n'est pas très plaisant. Il est dans le vestiaire avec ces gars-là et je ne veux pas lui gâcher ça en lui imposant ce genre de responsabilité face aux autres.»

Soulignons que dans le vestiaire des Capitales, le casier de l'illustre artilleur se trouve dans le secteur des joueurs et non dans celui des instructeurs, à l'inverse d'Éric Cyr, qui s'alignait comme joueur-entraîneur à pareille date l'an dernier.

Laplante souligne de plus que l'image que doivent avoir les organisations du baseball majeur de son nouveau protégé est importante. «Je ne veux pas qu'il soit identifié comme instructeur des lanceurs. Ils doivent voir un lanceur qui veut revenir au mieux de sa forme et pas quelqu'un qui cherche à se retirer graduellement.» Laplante avoue avoir réglé la question avec Gagné dès mardi, jour de son arrivée au sein de l'équipe.

«Il veut conseiller les gars au plan stratégique, répondre à leurs questions. En fait, Éric veut le faire exactement de la façon que je veux que ça se fasse», a résumé Laplante, lui-même un ex-lanceur qui ne croit pas vraiment en l'imposition de techniques précises aux hommes du monticule.

En 10 saisons dans les ligues majeures avec quatre équipes, Gagné a récolté 187 sauvetages, dont 55 en 2003, l'année où il a reçu le titre de meilleur lanceur de la Ligue nationale. Remis de nombreuses blessures, le voilà maintenant au bas de l'échelle, dans le baseball indépendant. «Son retour est très médiatisé, ce qui lui prend déjà de l'énergie», a souligné Laplante, «et il doit s'occuper de sa propre mécanique, s'autocoacher pour revenir comme partant».

Un poste que le droitier de 33 ans n'a pas occupé depuis 2001. «Ça fait deux ou trois ans que je pensais à revenir comme partant, mais quand tu gagnes 10 millions, tu fais ce qu'ils te disent», a admis le natif de Mascouche, qui a touché un salaire annuel dans les huit chiffres en 2006 et en 2008. «Là, je peux décider comment ça va se passer. C'est mon job que je fais à ma façon.»