Comme bien des enfants québécois, Laurent Dubreuil a appris à patiner en bas âge en poussant une chaise sur une glace arrosée par son père. Sauf que Robert Dubreuil, le père en question, est un olympien, ancien numéro trois mondial et, depuis plus de 15 ans, directeur général de la Fédération québécoise de patinage de vitesse. Et que sa mère, Ariane Loignon, a participé à quatre épreuves en patinage de vitesse longue piste aux Jeux olympiques de Calgary avant d'agir à titre d'entraîneuse.

«Le mouvement du patin, une technique qui n'est pas facile à maîtriser du tout, a toujours été naturel pour moi», dit Laurent Dubreuil qui, sans ne «jamais avoir été poussé» par ses parents, en a tiré une connaissance «encyclopédique» de son sport. «Je ne suis peut-être pas au niveau de mon père, mais pas loin...»

En tenant compte des chronos intermédiaires et en analysant la technique et le langage corporel d'un compétiteur, Laurent peut prédire son temps final avec une efficacité redoutable. Dans un recensement, à la question de la langue maternelle, il pourrait aussi bien cocher «patinage» que «français». Il partage cette forme de communication avec son frère cadet Daniel, qui l'a accompagné aux Mondiaux juniors cet hiver.

«On a vraiment une sorte de langue qu'on parle couramment et qui n'est pas maîtrisée par les autres patineurs du même âge et du même calibre, dit Laurent. On est vraiment à l'aise dans le milieu. On comprend tout, on saisit tout. C'est un avantage.»

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LAURENT DUBREUIL, 19 ANS, LÉVIS

Palmarès: Champion du monde junior du 500 m, record du monde junior au 500 m (34,66)

Objectif: «C'est presque un rêve, mais j'aimerais gagner le 500 et le 1000 m aux Jeux olympiques. À la limite, c'est faisable. Mais si on parle d'objectif ultime, j'aimerais aussi remporter une médaille au 1500 m, peu importe laquelle, je ne commencerai pas à choisir!»