Bien que l'anglais et le français étaient généralement bien représentés lors des Jeux de Vancouver, le Canada a raté une belle occasion de démontrer sa dualité linguistique lors de la cérémonie d'ouverture.

C'est ce qui ressort du rapport final du commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, sur les Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver, qui a été publié mardi.

S'il salue les efforts entrepris pour assurer que les services et l'affichage soient offerts dans les deux langues pendant la durée des Jeux, la cérémonie d'ouverture l'a désagréablement surpris.

M. Fraser affirme avoir été estomaqué de ne pas avoir entendu un seul mot dans la langue de Molière pendant toutes les parties culturelles de la soirée, hormis une chanson en français interprétée à la toute fin.

Il cite en exemple cet extrait d'un texte de l'historien et poète canadien-français François-Xavier Garneau qui a été lu en anglais.

«C'était comme si les organisateurs pensaient que ça serait une offense aux auditeurs d'entendre du français, ce que je trouve qui n'est absolument pas le cas. Je pense que les Canadiens sont tout à fait habitués d'avoir des présentations du pays dans les deux langues», lance-t-il.

Selon M. Fraser, il semble que le manque de clarté des directives quant aux responsabilités liées aux langues officielles soit à blâmer pour le fiasco linguistique de la cérémonie d'ouverture.

Le commissaire indique que les exigences inclues dans l'entente signée entre le comité organisateur et Patrimoine Canada concernant les langues officielles étaient «vagues et peu claires».

«De toute évidence, les organisateurs de la cérémonie n'ont pas compris l'importance de présenter le visage du Canada dans les deux langues», dit-il.

Conséquemment, M. Fraser croit qu'il est temps de remédier à la situation et de s'assurer que le français et l'anglais soient bien représentés lors des événements de grande envergure qui se tiendront au Canada.

Lors d'événements futurs, les organisateurs devront mieux saisir «l'importance de la dualité linguistique» et mieux comprendre leurs engagements vis-à-vis de celle-ci. Selon le commissaire, cela passe par des exigences plus claires.

Pour ce faire, M. Fraser publiera, au début de 2011, un guide inspiré des conclusions des Jeux de Vancouver visant à aider les institutions et les organismes à ne pas répéter les mêmes erreurs.

«Ça sera un guide destiné à d'autres organisations qui préparent des événements internationaux de toutes sortes, surtout sportifs. Il s'agira d'une liste d'éléments dont elles devront assurer la présence», précise-t-il.

Par ailleurs, M. Fraser qualifie lui-même son rapport de «très équilibré». Il affirme avoir pris soin, avec son équipe, de rapporter autant les ratés que les succès, qui sont plus nombreux qu'on ne le croit, dit-il.

«Il y a eu beaucoup de succès et ce que je trouve malheureux, c'est qu'on a été beaucoup plus conscients des déceptions que des succès. Si vous passez à travers les rapports des institutions fédérales qui avaient un contact avec les olympiques, on voit qu'il y a eu un effort qui a été fait avec des résultats assez impressionnants.»