Les partisans de Chicago, candidate à l'accueil des JO-2016, sont arrivés mardi à Copenhague surmotivés par la décision du président américain Barack Obama de venir défendre vendredi la candidature de sa ville devant les électeurs du Comité international olympique (CIO).

Même s'il répète à l'envi que le match contre Rio, Madrid et Tokyo «se jouera sur la qualité d'un projet conçu pour les athlètes», Pat Ryan, président de la candidature américaine, cachait mal sa jubilation quelques heures après son arrivée au Danemark, escorté d'une vingtaine d'illustres Olympiens dont Nadia Comaneci, Michael Johnson, Jackie Joyner-Kersee.

«Je suis très reconnaissant envers Barack et Michelle Obama, citoyens de Chicago et leaders de notre délégation, pour le soutien qu'ils nous apportent», déclarait-il, expliquant que si le président n'en n'aurait pas le temps -il ne restera que quelques heures à Copenhague et s'envolera avant l'élection-, «Michelle» en revanche allait «mener des entretiens individuels avec les membres du CIO lors des deux jours à venir», imitant ainsi la technique qui avait si bien réussi au Premier ministre britannique Tony Blair en 2005 avant le choix de Londres pour les Jeux de 2012.

Le ton monte avec Rio

L'annonce du déplacement éclair de son président est tombé à pic lundi pour une candidature américaine distancée ces dernières semaines dans les sondages officieux par celle de Rio.

Chez les Brésiliens, on tentait de faire bonne figure mais le coup est mal passé. «Sa présence ne change rien, absolument rien», a déclaré Carlos Nuzman, président du comité de candidature et membre du CIO, soulignant qu'Ignacio Lula da Silva, le président du Brésil, était lui «farouchement engagé derrière la candidature carioca depuis le début».

«Le voyage de Lula était prévu depuis longtemps déjà», a-t-il déclaré. «Durant les deux dernières années il nous a apporté tout le soutien nécessaire. Il a rencontré les membres de la commission d'évaluation deux fois et a signé les garanties financières», a ajouté le membre du CIO, stigmatisant ainsi l'implication de dernière minute du président américain, avant de se plaindre des présumées critiques de Richard Daley, maire de Chicago, qui aurait estimé que la ville brésilienne n'était pas prête à accueillir les JO.

«Les membres du CIO basent leur décision sur une série de facteurs avec lesquels nous sommes totalement à l'aise», a renchéri Sergio Cabral, gouverneur de l'Etat de Rio. «Et je dirais, dans l'esprit d'Obama, "Donnez nous une chance de montrer au monde que nous pouvons le faire".»