En sa qualité d'organisateur de l'événement, Serge Arsenault n'oserait tout simplement pas faire de prédictions quant à l'issue des Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal, les 7 et 9 septembre. D'ailleurs, il en serait totalement incapable, tant les prétendants à la victoire sont nombreux.

Pour la première fois en trois éditions, Cadel Evans, vainqueur du Tour de France 2011, sera l'une des têtes d'affiche d'un peloton de 176 coureurs, qui comprendra également Thomas Voeckler, Peter Sagan, ainsi qu'un important contingent canadien guidé par Ryder Hesjedal.

«Tu te rends compte que le peloton est fort quand tu veux parier sur l'identité du vainqueur avec tous les grands journalistes et qu'ils ne peuvent pas gager», a affirmé

M. Arsenault, hier, lors d'une rencontre avec La Presse.

«Tu es obligé de citer une dizaine de noms, et encore, tu n'es pas certain», a ajouté l'ancien cycliste Bernard Vallet, qui analysera les deux courses à la télévision.

Si les mieux placés au classement général du dernier Tour, dont le vainqueur Bradley Wiggins, seront absents, les GP cyclistes accueilleront tout de même quelques-uns des hommes forts de la saison.

Ryder Hesjedal, originaire de Victoria, a été le premier Canadien à remporter le Giro, l'épreuve à étapes la plus prestigieuse après le Tour de France. Voeckler et Sagan se sont d'ailleurs illustrés sur les routes hexagonales, en juillet, en remportant cinq étapes combinées et en rapportant les maillots du meilleur grimpeur et du meilleur sprinter sur les Champs-Élysées. Parmi les autres prétendants figurent Sylvain Chavanel, Pierrick Fedrigo et Alberto Rui Costa, vainqueur à Montréal l'an dernier.

«En terme de qualité de peloton, c'était notre objectif pour la saison 2016-2017. Dans l'intérêt des équipes, des coureurs et afin de devenir une grande classique, nous nous étions donné cinq ou six ans», a expliqué Arsenault.

Et puis, il y a Cadel Evans qui, comme Voeckler, avait renoncé à participer à la compétition l'an dernier après sa victoire au Tour. Moins en jambes cette année avec une septième place à la clé, l'Australien reste néanmoins l'un des visages les plus connus, avec l'un des plus beaux palmarès. Avec les championnats du monde en tête, il nourrit de belles ambitions au Québec.

«Comme à chaque fois que je prends le départ d'une course, j'y suis pour gagner», a-t-il indiqué sur le site internet de l'événement, hier.

«D'après ce que j'ai vu à la télévision et entendu, ce sont des courses dures et sélectives. Des parcours du genre des championnats du monde, qui conviennent aux grimpeurs et aux coureurs complets.»

En plus d'être de bons tests, à deux semaines des championnats du monde, les GP cyclistes deviennent donc de plus en plus intéressants parmi le peloton. En trois ans seulement, les organisateurs ont constaté un changement de perception parmi les coureurs. Les inconvénients d'un long voyage sont largement compensés par les conditions d'accueil, d'hébergement et, bien entendu, les points UCI en jeu.

«Les coureurs se sont rendu compte de la façon dont ils ont été traités, et cela se sait très vite ensuite, a révélé Bernard Vallet. Ces deux Grands Prix sont devenus des passages obligés dans le circuit mondial. Certains savent que les parcours ne sont pas pour eux, mais de 12 à 14 coureurs par équipe cochent ces deux épreuves dès le début de l'année. Elles sont devenues des Classiques.»

Belle présence canadienne

Contrairement à l'an dernier, Serge Arsenault n'a pas retouché les parcours: 16 boucles de 12,6 kilomètres à Québec et 17 tours de 12,1 kilomètres à Montréal. La nouveauté lors de la première épreuve sera plutôt la présence de l'équipe nationale canadienne.

«Je suis content, car c'est aussi notre rôle d'aider nos jeunes, de leur donner la piqûre, de les faire progresser et d'en emmener d'autres», se réjouit M. Arsenault. Au total, 17 Québécois et Canadiens participeront à l'épreuve de Québec et 10 à celle de Montréal, dont David Veilleux, Guillaume Boivin, David Boily, François Parisien et Hugo Houle.

Quatre Canadiens participeront également au Challenge Sprint Pro, compétition de sprint disputée dans le cadre d'un tournoi à élimination le 6 septembre.

Si tout se passe bien, Serge Arsenault et l'Union cycliste internationale officialiseront la discipline en septembre.