Dans la NBA, ce sont les joueurs-vedettes qui détiennent le pouvoir et aucun n'est plus puissant que LeBron James.

Quatre ans après avoir quitté dans l'acrimonie les Cavaliers de Cleveland afin d'aller remporter le championnat à Miami, avec ses comparses Dwayne Wade et Wade Bosh, le «King» est de retour en Ohio. Le propriétaire des Cavs, Dan Gilbert, qui avait été très dur envers James dans une lettre publiée après l'annonce de son départ, n'a pas hésité à s'excuser... et à signer un chèque en blanc pour assurer le retour du meilleur joueur de la génération actuelle.

> Pascal LeBlanc: L'état des forces dans la NBA

Et comme les Cavaliers avaient «profité» de l'absence de James pour présenter des fiches lamentables et obtenir le premier choix du repêchage trois fois en quatre ans, l'équipe s'est renouvelée et mise notamment sur un jeune meneur de jeu étoile, Kyrie Irving.

Les deux autres premiers choix, les Canadiens Anthony Bennett et Andrew Wiggins, ont servi de monnaie d'échange dans une mégatransaction qui a permis aux Cavaliers d'obtenir l'attaquant de puissance Kevin Love.

En quittant Miami pour Cleveland, James a ainsi troqué un «Big Three» pour un autre, mais celui dont il sera la pièce maîtresse cette saison, avec Irving et Love, est à la fois plus jeune, plus explosif et surtout plus «affamé».

Vive opposition à prévoir

De là à donner le championnat aux Cavaliers, il y a un pas que la plupart des spécialistes hésitent encore à franchir. L'équipe est menée par un nouvel entraîneur-chef, David Platt, un ancien de Princeton, qui devra faire ses preuves et gagner la confiance de ses vedettes.

Les matchs préparatoires ont été prometteurs, la chimie semble bonne entre James, Irving et Love, et chacun semble en mesure de bien collaborer en attaque. Mais qu'en sera-t-il de la défense, une «science» qui exige une bonne dose d'abnégation - pas nécessairement le point fort des trois joueurs?

Le King lui-même avait dû patienter une saison à Miami avant que le Heat enlève le premier de ses deux titres consécutifs, mais il aura 30 ans en décembre et n'a sans doute pas envie de perdre une autre saison à ce stade de sa carrière.

Les Cavaliers pourront d'ailleurs mesurer leur compétitivité toute la saison dans leur propre division contre les Bulls de Chicago, probablement la seule autre équipe de l'Est qui peut prétendra au titre cette saison.

Le retour en forme de Derrick Rose (on croise les doigts...), la passion de Joakim Noah et l'arrivée de joueurs d'impact, Pau Gasol notamment, permet aux Bulls d'espérer que cette saison sera la bonne.

Sans oublier l'Ouest...

Les Spurs ont-ils encore «une» saison dans leurs réserves?

Les champions en titre, les Spurs de San Antonio, ont prouvé l'an dernier qu'un groupe de vétérans bien entouré avait encore ses chances dans la NBA, même si c'est le jeune Kawhi Leonard qui a été le joueur par excellence de la finale.

Avec déjà plusieurs titres, Tim Duncan (38 ans) et Manu Ginobili (37 ans) mériteraient d'être à la retraite, et Tony Parker ne rajeunit pas. Mais l'entraîneur Greg Popovich est passé maître dans l'art de bien utiliser tout son personnel et trouvera sûrement un moyen de préserver ses «vieux» complices jusqu'aux séries.

Ce sera toutefois plus compliqué de s'imposer ensuite dans une conférence de l'Ouest qui compte la plupart des bonnes équipes de la NBA, et où chaque série de la première ronde opposera des formations ambitieuses.

Les Clippers de Los Angeles (Chris Paul, Blake Griffith), les Warriors de Golden State (Stephen Curry, Klay Thompson), les TrailBlazers de Portland (LaMarcus Aldridge, Damian Lillard) et les Rockets de Houston (James Harden, Dwight Howard) ne sont que quatre des nombreuses formations qui lutteront simplement pour participer aux éliminatoires.

Et chacune d'elles a ses chances d'aller jusqu'à la grande finale...

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24 milliards

C'est la valeur du nouveau contrat de télévision de la NBA avec ses partenaires ESPN et TNT. Il s'agit en fait d'une prolongation de neuf ans l'entente qui devait prendre fin au terme de la prochaine saison (2015-2016). Les revenus annuels de diffusion passeront ainsi de 930 millions à 2,6 milliards. Les conséquences de cette entente sont nombreuses et pleines de ramifications, mais on peut être certain que les joueurs mettront fin prématurément à l'entente collective de 10 ans négociée en 2011 avec des baisses de salaires de 12 %, après la saison 2016-2017, comme ils en auront la possibilité. Ce sera difficile pour les propriétaires d'équipes de justifier de nouvelles coupes...

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Des absents de marque

Les deux équipes finalistes de conférence en 2014 ont peu de chance de répéter cet exploit. Le Thunder d'Oklahoma City (dans l'Ouest) et les Pacers de l'Indiana (dans l'Est) seront en effet privés de leur meilleur joueur. Kevin Durant, du Thunder, joueur par excellence de la NBA la saison dernière, a subi une fracture au pied droit et ne devrait pas revenir au jeu avant décembre. En Indiana, Paul George a subi une terrible fracture de la jambe l'été dernier pendant le camp d'entraînement de l'équipe américaine de la Coupe du monde, et il n'a que peu de chances de revenir au jeu cette saison, même si on l'a vu récemment s'entraîner avec les Pacers.

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Photo David Zalubowski, AP

Kevin Durant ne devrait pas revenir au jeu avant décembre.

Les nouveaux monarques de Los Angeles

On parle beaucoup des Cavaliers de Cleveland, mais l'équipe la plus spectaculaire de la NBA sera sûrement les Clippers de Los Angeles. Après une fin de saison gâchée par le scandale autour du propriétaire Donald Sterling, la vente de l'équipe au milliardaire Steve Ballmer (Microsoft) pour la somme record de 2 milliards a donné un nouveau souffle (et bien plus...) à une formation déjà redoutable. Dirigés de main de maître par Doc Rivers, menés sur le terrain par Chris Paul, Blake Griffin et DeAndre Jordan, les Clippers ont déjà relégué les Lakers au deuxième rang dans le marché de Los Angeles.

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La fin pour Steve Nash?

À 40 ans, Steve Nash a probablement disputé son dernier match dans la NBA. Le garde des Lakers de Los Angeles a confirmé la semaine dernière qu'il ne pourrait jouer cette saison en raison d'une blessure récurrente au dos. Deux fois joueur par excellence du circuit, huit fois sélectionné pour le match des étoiles, Nash a été le meilleur joueur canadien de l'histoire, mais des blessures l'ont beaucoup ralenti depuis quelques saisons. En fait, il n'a disputé que 65 matchs en deux saisons depuis que les Lakers l'ont acquis des Suns de Phoenix, en 2012, en échange de quatre choix au repêchage. Même s'il n'a pas annoncé sa retraite, plusieurs vedettes - LeBron James, Dirk Nowitzki, Kobe Bryant - ont déjà salué sa contribution à l'évolution de la NBA, autant sur le parquet qu'à l'extérieur.

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Photo Chris Carlson, archives AP

Steve Nash ne pourra jouer cette saison en raison d'une blessure récurrente au dos.

Ça commence ce soir

Trois matchs sont au programme ce soir pour le début de la saison: les Spurs de San Antonio, champions en titre, accueillent les Mavericks de Dallas à heure de grande écoute. Les Raptors de Toronto entrent en action demain, au Centre Air Canada, contre les Hawks d'Atlanta. Il faudra patienter jusqu'à jeudi pour assister au «décollage» des Cavaliers de Cleveland et de leur nouveau Big Three, alors qu'ils recevront Carmelo Anthony et les Knicks de New York.