Andre De Grasse pourrait courir à Montréal avant les Jeux olympiques de Tokyo en 2020.

La Fédération québécoise d'athlétisme (FQA) travaille actuellement sur une candidature pour accueillir les championnats canadiens au complexe sportif Claude-Robillard en 2019 et 2020 ou 2021 et 2022.

La présence potentielle du sprinteur De Grasse, triple médaillé à Rio, de Derek Drouin, champion olympique du saut en hauteur, et du demi-fondeur québécois Charles Philibert-Thiboutot fait évidemment partie des arguments de vente des dirigeants de la FQA, qui souhaitent repositionner la province à l'avant-scène de l'athlétisme canadien.

Après une période faste dans les années 90, les championnats nationaux ne se tiennent pas au Québec depuis presque deux décennies. Claude-Robillard a accueilli l'événement à six reprises entre 1990 et 1998, notamment les sélections pour les Jeux de Barcelone en 1992 et d'Atlanta en 1996.

«On était mûrs», souligne le directeur général de la FQA, Marc Desjardins, organisateur et promoteur des cinq championnats canadiens à Montréal de 1990 à 1996.

Depuis, la compétition a pris de l'ampleur avec l'intégration des volets paralympique et junior. Quelque 2000 athlètes, entraîneurs et officiels ont participé aux derniers championnats, organisés à Edmonton en 2015 et 2016. Selon une étude de l'Alliance canadienne du tourisme sportif, l'événement de 2016 a généré 5,4 millions de dollars d'activité économique en Alberta.

Deux compétitions possibles

L'accueil de compétitions d'envergure fait partie du plan stratégique de la FQA pour accroître son rôle au niveau national. Le développement de l'expertise organisationnelle locale, la possibilité pour les athlètes québécois de compétitionner à moindre coût devant les leurs et la promotion de l'athlétisme font aussi partie de ses motivations.

«C'est une occasion d'augmenter notre savoir-faire et notre leadership au niveau canadien. C'est important de faire notre place et d'offrir des occasions à nos athlètes. Montréal est une ville olympique, une plaque tournante dans le sport de haut niveau. Il faut qu'on soit là», affirme Marc Desjardins.

Cinq autres villes ont signifié leur intérêt pour les événements, soit Calgary, Edmonton, Guelph, Ottawa et Vancouver. Marc Desjardins soutient que les installations du complexe sportif Claude-Robillard, rénovées à coups de millions ces dernières années, «sont les meilleures au Canada» pour la tenue de ce genre de compétitions. L'existence d'une piste intérieure adjacente est un atout.

Les championnats de 2019 tiendront lieu de sélection pour les Mondiaux de Doha, tandis que ceux de 2020 seront un passage obligé pour les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo. Le processus de candidature est aussi ouvert pour les championnats de 2021 et 2022. Le comité de sélection attribuera chaque bloc de deux compétitions lors de l'assemblée générale annuelle d'Athlétisme Canada, à Ottawa, en juillet.

La fédération québécoise ne cache pas sa préférence pour 2019 et 2020 et l'«attrait particulier de la sélection olympique». «On ne serait pas malheureux avec 2021 et 2022, parce qu'il y aura les stars qui auront brillé à Tokyo», précise cependant le directeur général.

Commanditaire recherché

Après avoir occupé le même rôle dans les années 90, Claude Chagnon, vice-président de la Fondation Lucie et André Chagnon, a accepté la présidence des championnats et de son comité de candidature.

Le budget de chaque événement avoisinerait 500 000 $. La FQA discute actuellement avec des partenaires publics et privés pour trouver un commanditaire présentateur et réunir les 100 000 $ nécessaires au dépôt de la candidature.

«C'est le plus grand enjeu», relève Marc Desjardins, selon qui la «réceptivité est bonne».

Pour l'heure, les amateurs d'athlétisme sont invités à assister au Grand Prix de Montréal en salle, le 18 février, au complexe sportif Claude-Robillard. L'entrée est gratuite.