L'entraîneur canadien au coeur du plus récent scandale de l'athlétisme est finalement sorti de son mutisme. Le Torontois Chris Xuereb s'est défendu d'avoir donné des produits dopants aux sprinteurs jamaïcains Asafa Powell et Sherone Simpson, comme le suggère l'entourage de ces athlètes.

Xuereb a envoyé hier un courriel à plusieurs médias dans lequel il se décrit comme le «bouc émissaire» dans toute cette affaire.

«Je suis persuadé, après avoir parlé à la police et à des spécialistes, que je n'ai rien fait de mal», écrit le préparateur physique, engagé au mois de mai auprès de Powell et Simpson. Un mois plus tard, lors des Championnats nationaux en Jamaïque, les contrôles antidopage de ces deux athlètes, ainsi que de trois autres Jamaïcains, se sont avérés positifs.

Les tests ont décelé chez Powell des traces d'oxilofrine, un stimulant banni par l'Agence mondiale antidopage (AMA). Xuereb soutient toutefois n'avoir jamais fourni de produits susceptibles de contenir d'oxilofrine. «Manifestement, ces athlètes ont consommé des suppléments additionnels à mon insu», avance l'entraîneur.

Les contrôles positifs de Powell et Simpson ont été annoncés dimanche. Dans les heures qui ont suivi, l'agent d'Asafa Powell a laissé entendre que Xuereb était le responsable de la situation. C'est le nouveau préparateur physique canadien qui aurait introduit des substances dopantes et cela, sans qu'Asafa Powell ni son entourage ne soient au courant, a fait valoir l'agent.

«Me blâmer pour leurs propres erreurs»

Xuereb réfute cette explication. «Il est temps que les athlètes prennent leurs responsabilités lorsqu'ils se dopent, au lieu de chercher un bouc émissaire. Je suis extrêmement déçu que ces athlètes aient choisi de me blâmer pour leurs propres erreurs.»

Le quotidien Globe and Mail a par ailleurs fait la lumière hier sur une partie du passé de Xuereb. Celui-ci a été l'employé d'une clinique torontoise controversée pendant plusieurs années. Le Dr Anthony Galea, à la tête de l'établissement, a plaidé coupable en 2011 à des accusations d'importation, aux États-Unis, de médicaments dont l'étiquetage a été falsifié, notamment des hormones de croissance.

Une enquête criminelle de la police italienne, ouverte après le passage de Powell, Simpson et Xuereb en Italie dernièrement, doit faire la lumière sur toute cette histoire.