Un record du monde pour effacer un faux départ: Usain Bolt a soigné sa sortie dimanche avec ses compères jamaïcains du relais 4x100 m pour la dernière journée des Mondiaux de Daegu où l'Américaine Allyson Felix a glané la 10e médaille mondiale de sa carrière.

Encore une fois, Andy Warhol avait vu juste, et le stade de Daegu aura finalement eu son moment de gloire. En 37 sec 04/100e, Bolt et ses compères ont inscrit la quatrième ville de Corée du Sud dans l'histoire de l'athlétisme, pour la seule marque mondiale que ces championnats auront générée.

Un virage de feu du champion du monde du 100 m Yohan Blake et une ligne droite finale que Bolt a survolée ont permis à la super vedette d'engranger son deuxième titre mondial du rendez-vous.

Pas mal pour une relation bien mal entamée, avec son faux départ éliminatoire en finale du 100 m.

Derrière, la France s'est affirmée comme la puissance montante du sprint avec l'argent en 38.20, devant Saint-Kitts-et-Nevis, 3e en 38.49. Les États-Unis, eux, ont abandonné tout espoir de médaille dans un dernier passage de relais transformé en carambolage avec la Grande-Bretagne et Trinité-et-Tobago.

Exceptionnelle Felix

Bien loin du spectacle jamaïcain, l'Américaine Allyson Felix a elle engrangé en toute discrétion sa quatrième médaille de ces Mondiaux, grâce au relais 4x100 m également. Elle avait déjà reçu l'argent sur 400 m, le bronze sur le 200 m et une autre d'or sur le 4x400 m.

Alors qu'elle fêtera ses 26 ans en novembre, elle est devenue l'athlète la plus titrée de l'histoire des Mondiaux, avec huit titres et dix breloques en tout.

Un palmarès que son compatriote Christian Taylor aura sans doute du mal à égaler, même s'il se destine certainement à une carrière prometteuse. À seulement 21 ans, Taylor a surpris le favori du triple saut Phillips Idowu grâce à un quatrième essai à 17,96 m. Idowu, lui, a dû retomber à 17,77 m, devant l'autre Américain Will Claye (17,50 m), une déception pour le Britannique alors que le Français Teddy Tamgho, blessé juste avant les Mondiaux, était resté chez lui.

Le matin, le 9e et dernier jour, s'est ouvert sur une nouvelle démonstration kényane avec la victoire d'Abel Kirui en 2:07 min 38 s devant Vincent Kipruto relégué à 2 min 28 s, du jamais vu.

Avec 17 médailles dont 7 d'or, le pays d'Afrique de l'Est a une nouvelle fois prouvé qu'il possédait sans doute le meilleur réservoir d'athlètes du monde.

Rêve brisé pour Semenya

Sur 800 m, la Russe Mariya Savinova (1:55.87) a brisé le rêve de la Sud-Africaine Caster Semenya (1:56.35), tenante du titre. Cette dernière avait été suspendue pendant onze mois après son sacre à Berlin pour évaluer sa féminité.

La Grande-Bretagne a elle aussi eu son moment de gloire avec le succès remarquable de Mo Farah, déjà médaillé d'argent sur 10 000 m, cette fois sur la distance inférieure, le 5000 m au sprint en 13:23.36, devant l'Américain Bernard Lagat (13:23.64) et l'Éthiopien Dejen Gebremeskel (13:23.92) après la disqualification d'Imane Merga, son compatriote qui a mis un pied sur la ligne.

Enfin, au marteau féminin, la Russe Tatyana Lysenko a assommé ses adversaires avec un jet à 77,13 m, contre 76,06 pour l'Allemande Betty Heidler et 75,03 m pour la Chinoise Zhang Wenxiu.

Bolt, Felix et consorts ont déjà pris rendez-vous pour Londres 2012 et ses Jeux olympiques qui promettent beaucoup. Après, il sera temps de penser à Moscou-2013, prochain théâtre des Mondiaux.