(Nashville) Aussi bien dire les choses comme elles sont : ce n’est pas parmi la foule de fêtards massés sur Broadway, à Nashville, que l’on recruterait spontanément son équipe de Génies en herbe.

La capitale du Tennessee, en effet, est surtout connue du grand public comme étant la Mecque du country, mais aussi celle des week-ends arrosés, passés à bondir d’un bar-spectacle à l’autre. Et c’est de bonne guerre.

Ce qui est moins connu, du moins au Québec, c’est la richesse culturelle de cette ville, alimentée notamment par sa population diversifiée et par ses nombreux établissements universitaires.

Nashville, faut-il savoir, fait partie de ces villes ovnis dans le sud des États-Unis. De toutes petites touches de bleu dans des océans rouges sur la carte politique.

À l’élection présidentielle de 2020, par exemple, le Tennessee a donné à Donald Trump l’une de ses plus importantes majorités – un peu plus de 60 % des voix sont allées au président sortant.

À peine 3 des 95 comtés de l’État ont voté Biden. Ceux, imposants, de Shelby et de Davidson, qui comprennent les villes de Memphis et de Nashville, ainsi que celui, miniature, de Haywood. La tendance nationale est ainsi validée : les grandes villes votent bleu, les banlieues et les régions rurales votent rouge.

La population de Nashville ne se démarque pas de celle de l’État que sur le plan politique. Elle est moins blanche, quoique les Blancs y soient majoritaires. Elle est plus aisée. Et elle est, surtout, plus instruite : au recensement de 2020, 42 % de sa population de plus de 25 ans avait au moins un baccalauréat, soit bien davantage que la moyenne de l’État (27 %) et que la médiane nationale (31 %).

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Le campus de l’Université Vanderbilt, à Nashville

Vanderbilt en tête

L’Université Vanderbilt est non seulement la plus importante de Nashville, mais compte aussi parmi les plus prestigieuses du pays. Cette année, le magazine Forbes l’a placée au 14rang de son classement annuel, tout juste après Cornell.

Le campus, qui s’étend sur 330 âcres en plein cœur de la ville, est phénoménal. Le représentant de La Presse l’a traversé à pied, vendredi, en route vers son test de COVID-19, passage obligé pour les voyageurs qui rentrent au Canada.

La faune cochait toutes les cases des films pour adolescents des années 1990. Les joueurs de frisbee qui partagent, avec les flâneurs, la pelouse attenante aux bâtiments centenaires. Le guitariste solitaire sous les arbres. Et, bien entendu, des survêtements de sport aux couleurs de l’établissement à perte de vue, avec les bas dans les gougounes, s’il vous plaît. À 20 degrés sous le soleil du 3 décembre, on ne blâme personne.

Les bâtiments rappellent les campus du Nord-Est, mais leur architecture ne renie pas ses racines du Sud. Des œuvres d’art sont installées à l’entrée des principaux pavillons.

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Le campus de l’Université Vanderbilt, à Nashville

Si Vanderbilt est en soi une ville dans la ville, son spectaculaire centre médical est une autre ville en soi. À la fois lieu de recherche et de soins, il est constitué de quatre hôpitaux et est directement annexé au reste du campus.

L’Université Vanderbilt, par ailleurs, est loin d’être le seul établissement d’enseignement supérieur de la ville. Il y en a en fait plus d’une dizaine, qui varient tant en taille qu’en prestige.

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Le campus de l’Université Belmont, à Nashville

Mention spéciale à l’Université Belmont, séparée de Vanderbilt par le chouette Hillsboro Village, qui vaut aussi le coup d’œil.

Les entraînements du Canadien et des Predators, ce samedi matin, ainsi que le match en soirée au Bridgestone Arena, nous rappelleront bien vite que notre visite n’a rien à voir avec les études universitaires. Mais ce n’est pas plus mal de se rappeler que Nashville, c’est (pas mal) plus que du Johnny Cash et du Jack Daniel’s.