La dernière fois qu'il y a eu une épreuve à Montréal sanctionnée par la Fédération internationale de triathlon (ITU), un athlète canadien avait obtenu sa qualification pour ses tout premiers Jeux olympiques.

Cet athlète, c'était Simon Whitfield. Et c'était pour les Jeux de Sydney, présentés... en 2000! Depuis, il a participé à quatre Jeux olympiques et en a profité pour remporter deux médailles. Il a aujourd'hui 40 ans et il est retraité de son sport.

Tout ça pour dire qu'il y a longtemps qu'on n'a pas vu de triathlon de niveau international à Montréal. Depuis les Championnats du monde de 1999, en fait. La situation changera dès cette année avec la présentation, le 7 août, du Triathlon international de Montréal, une épreuve de la Coupe du monde.

Cadre urbain

Le Vieux-Montréal sera mis à l'avant-plan dans ce parcours. La natation aura lieu dans le bassin Jacques-Cartier. La portion suivante, à vélo, s'amorcera dans le Vieux-Port et mènera les athlètes rue Notre-Dame vers l'est. Enfin, la course à pied se déroulera principalement dans le Vieux-Port, à l'exception d'un petit quadrilatère dans le Vieux-Montréal.

Et c'est visiblement à la demande de l'ITU que ce parcours sera privilégié, même si le parc Jean-Drapeau semble être fait sur mesure.

«L'île Notre-Dame est intéressante au niveau logistique. En tant que directeur de course, je contrôle le circuit, l'accès, rappelle Patrice Brunet, président et chef de la direction de Triathlon international de Montréal. Mais l'ITU n'est plus rendu là. En vélo, ça prend des virages serrés, il faut passer dans le Vieux, ça prend des beauty shots sous le pont [Jacques-Cartier].

«C'est une question de télévision, de visibilité, de spectateurs. À Hambourg, ils ferment la ville pendant trois jours et 15 000 athlètes participent. Toute la ville se développe une vie autour du triathlon, et ça donne des images spectaculaires. Regardez les marathons spectaculaires, ce sont Boston, Paris, New York...»

À quel coût?

La première question qui se pose est évidemment celle du pavage de la rue Notre-Dame vers l'est, qui est, au mieux, inégal.

«On va assurément se pencher sur ce secteur et s'assurer que ce soit sécuritaire pour les participants, a assuré Dimitrios Jim Beis, responsable des sports et loisirs au comité exécutif de la Ville de Montréal. Quand on parle du marathon de Montréal, du Grand Prix cycliste, il y a des critères à respecter. On devra rendre ça sécuritaire.»

Questionné à propos d'une estimation des coûts, M. Beis a refusé de s'avancer. «C'est prématuré, a-t-il répondu. On doit d'abord identifier exactement le parcours, et corriger ce qui doit être corrigé. On n'a pas encore fait cette analyse.»

La qualité de l'eau a également soulevé des interrogations, mais Patrice Brunet s'est montré rassurant.

«L'ITU veut des résultats pris un an avant la course, dans les mêmes conditions météorologiques. On respecte les critères, c'est propre à la baignade», a-t-il répondu, avant de rappeler que les athlètes «ne boivent pas l'eau».

Un événement de plus petite envergure

Pour deux raisons bien précises, l'événement 2016 n'en sera toutefois pas un de la plus grande envergure.

D'une part, la course aura lieu le 7 août, soit deux jours après les cérémonies d'ouverture des Jeux de Rio. L'épreuve olympique masculine se tiendra le 18 août et l'épreuve féminine, le 20. Pour l'heure, le Norvégien Kristian Blummenflet a confirmé sa présence, mais le contingent d'athlètes olympiques sur place pourrait souffrir de la compétition avec les Jeux. Les organisateurs croisent les doigts pour que certains athlètes voient dans cette épreuve de courte distance une bonne préparation en vue des JO.

En ce qui concerne les athlètes canadiens, Triathlon Canada forcera tous les athlètes non qualifiés pour Rio à participer à l'épreuve. Et ce sera à la discrétion de ceux qui sont qualifiés de décider s'ils viennent à Montréal ou non.

«Je mise beaucoup cette année sur les athlètes québécois et canadiens, plutôt que de propulser les athlètes des autres pays. Pour moi, ce n'est pas un gros enjeu», indique Patrice Brunet.

D'autre part, l'épreuve montréalaise s'inscrira dans la série Coupe du monde, le circuit d'entrée des athlètes d'élite, qui est donc de niveau inférieur (bourses, points au classement) à la Série mondiale.

Cela dit, les organisateurs affirment que l'ITU souhaite voir dès 2017 une épreuve de Série mondiale à Montréal. «Série mondiale, ça veut dire de la télévision en direct, l'hélicoptère dans le ciel, des bourses de 150 000 $ US. On vise aussi les Championnats du monde de 2019», affirme M. Brunet.

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PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Patrice Brunet, président et chef de la direction de Triathlon international de Montréal

Le triathlon international de Montréal en bref

Date: 7 août 2016

Lieu: Bassin Jacques-Cartier, Vieux-Port, Vieux-Montréal, rue Notre-Dame

Distances: 750 m de natation, 20 km de vélo, 5 km de course

Courses: En plus de la Coupe du monde, il y aura une course de la Série nationale junior, une étape du Grand Prix de triathlon Québec et un volet participatif pour 2000 personnes.