Alors qu'il regardait la série entre le Canadien et les Sénateurs d'Ottawa, Marc-Édouard Vlasic s'est tourné vers son épouse.

«Ça va tellement bien quand tu as une avance de 3-0 en séries, tu ne devrais pas avoir le droit de mener comme ça», lui a-t-il dit.

Le défenseur des Sharks de San Jose, qui a ensuite vu le Lightning de Tampa Bay prendre une avance identique face au Tricolore, est bien placé pour en connaître les périls. Il l'a appris à ses dépens le printemps dernier.

«Ç'a été notre faute d'avoir redonné vie aux Kings de Los Angeles, car à 3-0 on était devenus trop confortables, se souvient le Québécois de 29 ans. Eux se sont mis à jouer et nous, on les a pris à la légère.

«Durant les quatre derniers matchs, on leur a donné trop de chances de revenir.»

Ce n'était que la quatrième fois dans toute l'histoire de la LNH qu'une équipe comblait un déficit de 3-0 dans une série pour l'emporter en sept matchs.

On connaît la suite: les Kings ont fini par remporter la Coupe Stanley.

Savoir tourner la page

Ayant pris leurs aises avec une avance souvent qualifiée d'insurmontable, les Sharks ont laissé leurs adversaires reprendre vie. C'est une situation qui a guetté le Canadien en première ronde et qui menace désormais le Lightning.

Mais ce qui a eu raison des Sharks l'an passé, croit Vlasic, ç'a été leur incapacité à tourner la page et à bien gérer l'adversité.

Il considère le but controversé de Justin Williams dans le sixième match comme le point de bascule de la série.

«L'attitude de notre équipe a changé à compter de ce moment-là», a noté Vlasic, qui s'était blessé dans le match précédent et qui n'était plus en mesure d'aider son équipe.

«Même si c'était 1-1 dans la partie, j'ai vu l'état d'esprit de nos joueurs et j'ai compris qu'on était dans le trouble. Les gars semblaient se dire que le but n'aurait pas dû être bon et ils n'ont pas chassé cette idée-là. Je savais que c'était fini. On l'a apportée avec nous dans le septième match au lieu de l'oublier.

«Les Kings ont commencé le match en force pendant que nous, on pensait encore à ce qui s'était passé au match précédent.»

La pression sur Tampa

Même si le Tricolore n'a gagné qu'une seule rencontre face au Lightning et qu'il est encore loin de réussir ce que les Kings ont fait aux Sharks l'an dernier, Vlasic estime que le fardeau de la preuve est déjà dans le camp des jeunes troupes de Jon Cooper.

«Toute la pression est sur Tampa. Si le Canadien gagne la série, ils seront des héros. S'ils perdent, on dira qu'ils ont bien essayé...»

Même en regardant le sommaire des matchs, Vlasic retrouve une similarité frappante entre les deux séries. Avec le Lightning dans la peau des Sharks et le Canadien dans celle des Kings.

«On a clenché les Kings dans le deuxième match, on les a battus en prolongation dans le troisième; et dans le quatrième, ce sont eux qui nous ont clenchés...»