Jean-Philippe Le Guellec, 27 ans, a remporté l'or à l'épreuve du 10 km de biathlon, le 1er décembre dernier, en Suède. Cette victoire est une première de sa carrière. Il devient ainsi le premier homme canadien à remporter une épreuve en Coupe du monde de biathlon. Dans toute l'histoire du pays, seule Myriam Bédard avait réussi cet exploit dans les années 90. Afin de souligner cette performance historique, La Presse et Radio-Canada nomment Jean-Philippe Le Guellec, la Personnalité de la semaine.

Jean-Philippe Le Guellec est le premier surpris de sa victoire en Coupe du monde de biathlon, à Östersund, en Suède. «Je ne m'attendais vraiment pas à finir premier. Si tôt dans la saison en plus», avoue-t-il d'emblée.

L'épreuve du 10 km, divisée en trois boucles de 3,3 km, et qui comporte deux périodes de tir, permet aux entraîneurs de communiquer avec les athlètes avant le début de chacune des étapes. Après un premier tir couché, et surtout sans faute, Le Guellec s'est fait dire que tout allait bien et que son rythme était bon. Terme vague, avoue-t-il, qui n'a pas du tout aiguillé le jeune homme sur la qualité de sa performance. D'autant plus que ce sprint est une épreuve contre la montre.

C'est après son deuxième tir, debout, où encore une fois le tireur a atteint les cinq cibles, que son entraîneur a été plus précis: il était premier, avec cinq secondes d'avance. Ces dernières paroles ont eu un effet positif. L'athlète, survolté, a «donné tout ce qu'il lui restait» jusqu'au fil d'arrivée. Résultat: le fondeur a fini premier... avec 18 secondes d'avance. Avant Le Guellec, la meilleure performance masculine était une sixième place, remportée par Glen Rupertus, en 1993.

Avec les résultats obtenus en Suède, Jean-Philippe Le Guellec vient d'assurer sa participation aux Jeux olympiques de Sotchi, l'hiver prochain. L'avant-dernière épreuve de cette 36e Coupe du monde de biathlon aura d'ailleurs lieu dans la ville russe. Selon le sportif de Val-Bélair, cette étape sera une bonne préparation en vue des J.O. de 2014.

Cette première place est un baume pour le jeune homme qui a vécu des années difficiles. Après une sixième place en sprint, aux Jeux de Vancouver, Jean-Philippe Le Guellec a dû ralentir la cadence le temps de combattre une mononucléose. Questionné sur son cheminement, durant cette période, l'athlète avoue avoir vécu «deux années de frustration» et rien d'autre. «Je sentais que j'étais bien parti, que j'étais sur une lancée, et puis tout a été bousillé. J'ai passé les deux dernières années de ma vie à rager», ajoute-t-il.

Pour Jean-Philippe Le Guellec, cette première place est un signe que la maladie est loin derrière lui. Ayant repris l'entraînement intensif, l'été dernier, le Franco-Ontarien se sent désormais d'attaque. Au moment de mettre sous presse, l'athlète venait de terminer dans le top 10 pour le sprint de 10 km, à Hochfilzen, en Autriche, où se tient la deuxième étape de cette Coupe du monde.

Rien ne prédestinait Jean-Philippe Le Guellec à devenir un athlète en biathlon. «Après ma première randonnée, à l'âge de 7 ans, j'avais juré devant mes parents que je ne ferais plus de ski de fond», souligne-t-il.

Cadet dans les Forces armées canadiennes, c'est vers l'âge de 13 ans qu'il a accepté à nouveau de chausser des skis. Et pour une raison bien précise. «La vérité, c'est que j'ai commencé le biathlon uniquement parce que j'avais envie de tirer à la carabine.»