La tumultueuse période que traverse l'économie mondiale a capté l'attention des propriétaires d'équipe de la LNH.

Même si le marché américain est celui qui a été frappé le plus durement au cours des derniers mois, notamment avec l'effondrement du marché immobilier, les six équipes canadiennes sont aussi inquiètes des répercussions que pourraient avoir sur elles les conditions économiques actuelles.

«Les dernières semaines ont été particulièrement éprouvantes», a déclaré le président et chef de la direction des Oilers d'Edmonton, Patrick LaForge. Je pense que nous sommes tous inquiets. Je ne peux parler que pour Edmonton, mais je peux dire que les temps qui courent sont curieux. Ce qui se passe en bourse, l'impact que ça aura sur nos principaux clients, qui sont des compagnies.

«Je crois que nous devons être très conscients qu'il s'agit d'une période difficile. Les formations canadiennes n'en seront pas exemptées.»

La situation économique actuelle est l'un des nombreux sujets qui ont été abordés lors de cette réunion du Bureau des gouverneurs de la LNH, mardi.

Personne n'a toutefois pressé le bouton de panique. Après tout, les revenus de la ligue n'ont pas cessé de croître depuis le retour du lock-out, qui a paralysé la saison 2004-05. Mais la situation sera suivie de près. Le commissaire Gary Bettman avait toutefois de bonnes nouvelles pour les gouverneurs de la ligue: la vente de billets de saison, en date du 1er septembre, avait connu une hausse de quatre pour cent par rapport à l'année dernière.

Mais il n'a pas voulu spéculer davantage sur la façon dont une économie chancelante pourrait affecter la LNH.

«De toute évidence, personne ne sait comment tout ça va se terminer et quand ça va se terminer», a dit Bettman.

Pas d'incidence sur le plafond

Un aspect qui ne devrait pas être immédiatement affecté est le plafond salarial. Bettman ne croit pas que les revenus de la ligue diminueront suffisamment pour justifier une baisse du plafond salarial de 56,7 millions $ US la saison prochaine.

«Je serais très surpris si le ralentissement économique nous affectait tellement qu'on doive abaisser le plafond», a-t-il précisé.

Le plafond salarial a connu une hausse vertigineuse sous l'actuelle convention collective en raison, notamment, de la force du dollar canadien. Mais les formations ont toujours à l'oeil le huard, et ils espèrent que la tendance à la baisse des dernières semaines ne se poursuivra pas.

«Chaque fois que les devises de pays différents qui disputent le même sport sont à parité, il y a parité sur le terrain, a expliqué le président du Canadien de Montréal, Pierre Boivin. Le dollar est à 93, 94 cents aujourd'hui. Espérons qu'il en restera là. S'il perd de la valeur, les formations canadiennes éprouveront des difficultés.»

«Je prie pour que le dollar canadien s'arrête là où il est et se stabilise, a ajouté LaForge. Cela a évidemment un gros impact sur notre industrie.»

Radulov fait encore parler de lui

La relation actuelle entre la LNH et la KHL - la Ligue continentale russe - a aussi été au centre des discussions de mardi. Le commissaire Bettman a admis que le cas Alexander Radulov chatouillait toujours et il n'avait pas de bons mots en ce qui a trait à la façon dont cette situation a été gérée.

«Je ne pense pas que la façon dont la KHL et l'IIHF ont géré le dossier Radulov ait été juste, appropriée ou de bonne foi, a dit le commissaire. C'est la raison principale pour laquelle nous avons des réserves - le mot est faible - à continuer notre relation d'affaires avec la KHL.

«Ils ont mal agi dans ce dossier et ils le savent. Ils lui ont fait signer un contrat en sachant qu'il était toujours lié avec Nashville.»

La ligue a soumis une requête formelle pour que la cause soit portée devant un arbitre, mais elle n'a toujours pas reçu de nouvelles de la KHL.

Pendant ce temps, les Predators vont de l'avant, assumant que Radulov ne sera pas de retour cette saison.

«Je ne lui ai pas parlé, mais je suis certain qu'il aimerait revenir, a dit David Poile, le directeur général des Predators. J'ai toujours cru qu'il s'agissait d'un geste spontané et que s'il pouvait revenir en arrière, il ne le referait pas.»