À l'heure actuelle, la Ligue continentale de hockey (KHL) n'a pas la prétention de rivaliser avec la LNH. Mais rien ne dit que ce ne sera pas le cas dans quelques années.

«En moyenne, les équipes de la KHL sont moins bonnes que celles de la LNH», constate le journaliste sportif Dmitri Kouznetsov. «Mais les meilleures équipes seraient certainement capables de jouer dans la LNH, sans toutefois pouvoir prétendre à la Coupe Stanley», estime-t-il.

M. Kouznetsov a suivi de près l'évolution du hockey, des sombres années postsoviétiques à aujourd'hui, et il est catégorique: «Le calibre a augmenté. Le hockey est devenu plus intéressant.»

«Le jeu est plus intense, plus robuste, et il y a plus de buts», poursuit Alexei Lapoutine, porte-parole de la nouvelle ligue. À son avis, cela est attribuable plus à un changement d'attitude qu'à de nouvelles règles, puisque celles-ci n'ont subi que des modifications mineures.

«Nous jouons [principalement] selon les règles de la Fédération internationale (FIHG). Mais nous avons recommandé aux arbitres d'être plus flexibles à l'égard des contacts. Maintenant, ils sévissent pour les coups salauds, mais moins pour les jeux un peu rudes», dit-il.

S'il est difficile de comparer la qualité du jeu des deux meilleures ligues du monde, puisque «le hockey en Europe est bien différent de celui en Amérique», comme le souligne Dmitri Kouznetsov, la KHL espère tout de même un jour être à même de concurrencer la Ligue nationale. «Le but actuellement est surtout de rassembler des forces pour lancer notre ligue, qui part pratiquement de zéro, et après, d'égaler le niveau de la LNH», explique Alexei Lapoutine.

Pour l'instant, la plupart des hockeyeurs qui choisissent la KHL sont des joueurs de «catégorie moyenne», souligne son porte-parole. Certaines vedettes, comme Jaromir Jagr, voient de leur côté la KHL comme un bon endroit pour terminer leur carrière tout en continuant à gagner un bon salaire. «Quand les joueurs auront compris qu'ici c'est stable, qu'il y a des organisations fiables et qu'on paie bien, ils viendront. Ça commencera avec les joueurs qui ont des contrats à deux volets (LNH et Ligue américaine) et qui peuvent être rétrogradés dans les clubs-écoles, prédit-il. Ce sont eux qui seront les plus intéressés.»

Le journaliste Dmitri Kouznetsov s'attend toutefois à ce que la ligue réussisse rapidement à mettre le grappin sur des joueurs renommés et encore au sommet de leur forme. «Déjà l'an prochain, nous essayerons d'avoir de plus grands noms. Nous n'aurons probablement pas Ovechkin, Malkin ou Kovalchuk dans les prochaines années. Mais lorsque leurs contrats se termineront dans trois ou quatre ans, c'est bien possible.»