Il y a des joueurs qui reviennent de loin, et d'autres qui reviennent de très loin. À n'en point douter, Chad Pennington et Ricky Williams font partie de la deuxième catégorie.

Cet après-midi, quand les Dolphins de Miami vont accueillir les Jets de New York, Pennington sera le quart partant de l'équipe locale, et Williams sera le porteur de ballon. Un tel scénario aurait été impensable il y a quelques mois à peine, mais voici que les deux hommes sont bel et bien là.

Pour Pennington, c'est l'occasion de se refaire un nom. Le quart de 32 ans s'est remis d'une importante blessure à l'épaule droite, et il doit maintenant convaincre les dirigeants des Dolphins qu'il est encore capable de mener une équipe pendant une saison complète, lui qui a obtenu un piètre dossier de 1-7 comme partant chez les Jets il y a un an.

Ricky Williams? Dans son cas, des problèmes de drogue ont mené à une longue suspension... qui l'a mené au football canadien, plus précisément chez les Argonauts de Toronto. À la surprise générale, le revoici chez les Dolphins, et comme demi numéro un en plus.

Et voilà qu'aujourd'hui, jour de match inaugural à Miami, ces deux hommes vont se retrouver sur le terrain en même temps, dans le but de ramener les Dolphins sur le chemin du succès.

Pour Pennington, ce sera aussi l'occasion d'affronter les Jets, l'équipe qui l'a largué cet été après huit ans de loyaux services.

«Je ne vais pas mentir en disant que ce sera un match sans émotion, a expliqué le nouveau quart des Dolphins plus tôt cette semaine. Je suis un être humain. Mais je ne rendrais pas service à mes coéquipiers si je laissais mes émotions prendre le dessus, si je n'étais pas capable de faire mon boulot pour nous donner une chance de gagner.»

Pennington a insisté pour dire que son renvoi des Jets - pour laisser toute la place à vous savez qui - ne l'a pas empêché de dormir. «C'est comme ça que ça fonctionne dans cette ligue. Il ne faut pas s'arrêter à ces choses-là. C'est assez simple: les Jets croyaient que Brett Favre était le quart qu'il leur fallait, et ils croyaient que je n'étais plus leur homme. C'est simple... Seul le temps nous dira s'il s'agissait d'une bonne décision ou non. Ce n'est pas quelque chose qui me préoccupe.»

Comme Favre, Pennington n'a pas eu beaucoup de temps pour apprendre son livre de jeux tout neuf. Mais il n'est pas le seul. Après la saison désastreuse de 2007 - une seule victoire, n'est-ce pas? -, les Dolphins ont choisi de repartir à zéro. Dehors les vieilles vedettes, bonjour les p'tits nouveaux. En tout, il y a 27 nouveaux joueurs à Miami, preuve que le vieux Bill Parcells, vice-président exécutif de l'équipe depuis décembre, en mène pas mal large. Dès son arrivée, Parcells s'est empressé de montrer qui était le patron, notamment en se débarrassant de l'ailier défensif vedette Jason Taylor. La raison? Parcells n'aurait pas aimé que Taylor fasse le beau à l'émission Dancing With the Stars...

Ce n'est donc plus l'équipe de Taylor (rendu à Washington) ou du vétéran secondeur Zach Thomas (rendu à Dallas). Ces Dolphins, en fait, ont bien peu à voir avec les Dolphins d'il y a un an. Dans les rues de Miami, les pubs de l'équipe ne laissent aucun doute: «Un nouveau départ», dit le slogan...

C'est maintenant l'équipe de 27 nouveaux gars, incluant Chad Pennington.

«Brett et moins vivons un peu la même situation, a-t-il ajouté cette semaine. On essaie d'apprendre un nouveau livre de jeux, on doit rencontrer de nouveaux coéquipiers, découvrir une nouvelle organisation. Je sais que Brett a dit qu'il se sentait un peu comme une recrue... Je suis d'accord. On se sent un peu comme une recrue, en effet.»