Qui allait s'imposer sur la scène du golf durant l'absence de Tiger Woods, opéré d'un genou? Cette question, plusieurs observateurs l'ont posée avant la présentation des deux tournois majeurs de l'année.

Le nom de Padraig Harrington n'a jamais été mentionné, ou presque. D'aucuns ont suggéré le nom de Phil Mickelson, numéro deux mondial et fort d'un palmarès de 35 victoires dont trois dans les épreuves du grand chelem. D'autres ont avancé celui d'Ernie Els, suggérant une renaissance du golfeur sud-africain. Les plus jeunes ont préféré miser sur Sergio Garcia, vainqueur du Championnat des joueurs plus tôt cette année.

La réponse est pourtant venue de Harrington. Et deux fois plutôt qu'une.

L'Irlandais a d'abord enlevé l'Omnium britannique par quatre coups après avoir négocié le neuf de retour en 32 coups malgré des vents de 50 km/heure ayant balayé le parcours Royal Birkdale. Un mois plus tard, Harrington remettait ça au Championnat de la PGA où il a conclu avec des parcours identiques de 66, dimanche, sur les allées du club Oakland Hills.

Contre toute attente, Harrington a remporté trois des six derniers tournois majeurs, un exploit que Woods a été le seul à réaliser au cours des 25 dernières années.

La question n'est plus de savoir qui peut remplir le vide créé par l'absence de Woods. Il faut plutôt se demander si Harrington pourra contester la suprématie du numéro un mondial à son retour.

«Le simple fait de soulever la question suppose que je joue du bon golf, fait valoir Harrington. Je crois avoir été le meilleur golfeur en Europe ces six dernières années.

«La marche est haute maintenant. Je dois jouer à un autre niveau, a-t-il ajouté. Phil est là alors que Tiger est toujours devant. Mais je ne porte pas attention à ce que font les autres. Je me concentre plutôt sur ce que je fais.»

C'est peut-être la raison pour laquelle Harrington représente une véritable menace. Il est un travailleur acharné même si Vijay Singh est souvent cité en exemple.

«J'ai souvent eu des bas entre mes victoires, rappelle-t-il. Il s'agit d'expériences dont je tire profit aujourd'hui. Je suis en mesure de réaliser de meilleures choses sur un parcours de golf.»

Dimanche, Harrington accusait un retard de trois coups sur Garcia au moment d'entamer le neuf de retour. Sa détermination lui a permis d'effacer ce déficit pour l'emporter par deux coups devant l'Espagnol et l'Américain Ben Curtis. Harrington a assuré son succès en calant d'importants roulés aux 16e (12 pieds), 17e (10 pieds) et 18e trous (15 pieds).

C'est en jouant de cette façon que l'on définit un champion.

«Tiger trône au sommet, constate Harrington. La seule façon de réduire l'écart est de me concentrer sur ce que je fais. C'est tout ce que je peux exiger de moi-même.»