Le président de la commission des athlètes du CIO, Frankie Fredericks, a estimé vendredi qu'un athlète pouvait célébrer sa victoire comme il l'entendait, alors que le président du CIO, Jacques Rogge, avait jugé qu'Usain Bolt aurait dû montrer plus de respect pour ses adversaires du 100 m.
«C'est le moment pour lequel les athlètes se sont entraînés pendant si longtemps et où il (Bolt) écrit l'histoire», a déclaré le Namibien, quadruple médaillé d'argent olympique sur 100 et 200 m (1992 et 1996).
«Ce n'est pas comme si la chose avait été préparée ou répétée, a expliqué Frankie Fredericks. Usain est un gars relax. C'est sa manière de s'exprimer, de dire: +J'ai fait quelque chose que personne d'autre n'a fait+».
«On ne peut pas demander à un type qui court en 9 secondes 69 comment il doit réagir», a conclu le président de la commission des athlètes.
Bolt, s'apercevant de sa large avance sur ses concurrents, avait coupé son effort à une vingtaine de mètres de l'arrivée du 100 m et célébré sa victoire avant même de franchir la ligne, ouvrant les bras et se frappant la poitrine. Cette attitude, conjuguée au fait qu'il n'ait pas salué ses adversaires après la course, a été interprétée par certains comme une marque de mépris.
Jacques Rogge avait ainsi estimé jeudi que, s'il fallait considérer Bolt comme Jesse Owens dans les années 30 (quatre médailles d'or aux Jeux de Berlin en 1936), le Jamaïcain «devrait montrer davantage de respect à l'égard de ses rivaux. Ce serait davantage dans l'esprit de l'idéal olympique».
Dans la presse britannique de vendredi, le manageur de Bolt, Ricky Simms l'a défendu en assurant: «Il n'y a absolument aucune chance qu'Usain soit irrespectueux envers les autres athlètes. Nous savons ce que pensent les autres athlètes d'Usain, donc nous ne nous faisons pas de souci. Ce que vous voyez de Bolt, c'est juste de la joie».
Élu le 5 août dernier, Frankie Fredericks doit officiellement succéder à l'Ukrainien Sergueï Bubka au poste de président de la commission des athlètes à l'issue des JO de Pékin.