Le directeur du tournoi, Eugène Lapierre, a subi les caprices de la météo et de la 10e tête de série durant la semaine de la Coupe Rogers qui s'est terminée, hier, au parc Jarry.

La Française Marion Bartoli n'a pas digéré de devoir terminer son match de demi-finale sur un court secondaire pour laisser la place sur le court central au match de la soirée mettant en vedette la joueuse de l'heure sur le circuit WTA, Dinara Safina. La 10e tête de série a dénoncé le manque de respect de l'organisation à son endroit.

«Franchement! On n'est pas en train de jouer un tournoi ITF à 50 000$ ou un championnat des moins de 14 ans, quoi. La moindre des choses, c'est quand on commence un match sur un court, je suis désolée, on le finit sur le même», a-t-elle dit aux médias, visiblement en colère, après sa défaite contre la Slovaque Dominika Cibulkova, samedi soir. «J'avais vraiment l'impression qu'on était le match des deuxièmes couteaux et qu'ils en avaient rien à faire», a-t-elle ajouté.

La crise de l'athlète française a surpris M. Lapierre. Bartoli a quitté le tournoi sans lui parler, a-t-il expliqué lors de son bilan de l'événement, hier après-midi. «Je ne pense pas qu'elle serait venue me dire ça à moi, parce que si elle était venue, on aurait pu lui expliquer, a-t-il raconté, l'air contrarié. Ce n'est pas le joueur qui a le dernier mot.»

Le directeur du tournoi a rappelé qu'il avait le droit de déplacer un match sur un autre terrain... et même dans une autre ville. «On peut changer de terrain, de surface même. On peut déplacer le match à l'intérieur. On peut jouer dans une autre ville, ce qu'on a déjà fait ici au tournoi, avec une finale de double qu'on n'avait pas pu jouer le dimanche. Elle s'était terminée à New York, au US Open», a-t-il expliqué.

M. Lapierre estime qu'il a pris la meilleure décision dans les circonstances. Impossible de déplacer les spectateurs venus assister au match de Safina sur un court secondaire, «ça aurait créé une émeute», a-t-il ajouté.

Pluie de blessures

En 2006, seulement quatre des dix meilleures raquettes mondiales ont joué à Montréal. Cette année, elles sont presque toutes venues, mais pas au sommet de leur forme. La no 1 mondiale - du moins jusqu'à la semaine prochaine -, Ana Ivanovic, a invoqué une blessure au pouce droit pour expliquer sa défaite en huitièmes de finale. Jelena Jankovic, la no 2, a parlé d'une grande fatigue. Maria Sharapova a abandonné le tournoi en raison d'une blessure récurrente à l'épaule droite. Bartoli, 10e tête de série, a eu d'abord un virus, puis une blessure à la cheville. Sept joueuses de simple ont abandonné le tournoi et six équipes de double.

«J'aurais aimé voir Sharapova aller plus loin, mais en même temps, elle était mal en point () Pour Ivanovic, c'est aussi choquant. Elle avait presque réussi à se rétablir au cours de la semaine. Elle était vraiment dévastée», a raconté M. Lapierre. Ivanovic lui a promis qu'elle reviendrait pour offrir une meilleure performance dans deux ans.

Au moins une dizaine d'interruptions de matchs en raison de la pluie ont aussi mis à rude épreuve la patience des spectateurs. Or, malgré les hauts et les bas de la météo, le tournoi a attiré presque autant de spectateurs qu'en 2006, année où l'événement a établi un record mondial d'assistance de la WTÀ avec 174 706 spectateurs. Cette année, l'événement a attiré quelque 600 spectateurs de moins.

«Compte tenu que nous étions à une semaine des Jeux olympiques, en plein dans les vacances de la construction, en même temps que le NASCAR et les Francofolies, avec la température qu'on a eue et la défaite prématurée d'Ivanovic et de Sharapova, on a eu une très très bonne semaine», a conclu M. Lapierre.