Le Chinois Yang Wei, déjà sacré mardi champion olympique par équipes avec la Chine, a remporté le concours général individuel de gymnastique artistique, devant le Japonais Kohei Uchimura et le Français Benoît Caranobe, jeudi à Pékin.

Double champion du monde (2006-2007), Yang Wei, le chef de file de la gymnastique chinoise, décroche sa troisième médaille d'or olympique, mais sa première au concours général individuel, après ses deux titres par équipes obtenus à Sydney en 2000 et à Pékin, huit ans plus tard.

La Chine confirme ainsi sa domination sans partage sur la discipline à Pékin puisque Yang Wei lui apporte le troisième titre sur trois épreuves disputées dans ces Jeux après les médailles d'or par équipes des messieurs et des dames.

Médaillé d'argent en individuel à Sydney, premier à l'issue des qualifications, Yang Wei, a répondu aux attentes du public chinois qui a fêté son titre avant même l'annonce de sa note au dernier appareil, après de longues minutes de suspense. Il est vrai qu'il avait commis quelques erreurs à la barre fixe où le Japonais avait particulièrement brillé.

En l'absence du champion olympique en titre, l'Américain Paul Hamm, blessé, Yang Wei avait néanmoins déjà creusé l'écart sur ses poursuivants avant la dernière rotation pour ne pas trop douter. Mais il semblait anxieux.

Yang remercie Huang

Il a terminé avec un total de 94,575 points, loin devant le Japonais Uchimura (91,975) et le Français Caranobe (91,925).

Yang, 28 ans, a remercié son entraîneur Huang Yu Bin de lui avoir fait confiance et de l'avoir poussé à ne pas prendre sa retraite après sa décevante 7e place individuelle aux JO d'Athènes.

«Après Athènes, je voulais prendre ma retraite car je ne pensais pas pouvoir jamais gagner l'or. Mon coach m'a encouragé. Il m'a emmené en vacances avec lui et il m'a dit que les Jeux de Pékin seraient les plus grands du siècle et que c'était une occasion unique de pouvoir y participer à domicile. Il m'a vraiment poussé jusqu'au podium», a-t-il dit.

Yang, qui disputera encore les finales par appareil au cheval d'arçons et aux anneaux, «pensera sérieusement à son avenir après les Jeux», a-t-il ajouté.

Uchimura, 19 ans, malgré une erreur au cheval d'arçons, était satisfait de sa médaille d'argent, rendant hommage au chef de file de l'équipe, Hiroyushi Tomita (4e), champion olympique par équipe à Athènes, -"C'est mon idole, il ne baisse jamais les bras, je l'adore"- et espérant devenir le nouveau leader de la gymnastique japonaise. Il disputera aussi la finale au sol.

Pékin sourit à Caranobe

Caranobe, 28 ans, a créé la surprise en décrochant la première médaille française de la gymnastique moderne dans un concours général individuel, l'épreuve la plus complète et la plus exigeante.

Sans autre palmarès qu'une 17e place au concours général individuel des JO d'Athènes en 2004 et une médaille d'or au saut aux Championnats mondiaux universitaires en 2000 à Pékin, le Français, en état de grâce, a enfin été récompensé de ses efforts après quatre années de blessures à répétition.

«J'ai fait les scores de ma vie», a-t-il dit. Meilleure note de la compétition avec un 16,6 au saut, il disputera également la finale à cet appareil avec l'espoir de décrocher une nouvelle médaille.