C'est triste, mais c'est déjà le temps de parler du dernier tournoi majeur de la saison. Le Championnat de la PGA commence ce matin sur le parcours sud du club Oakland Hills, en banlieue de Detroit.

Le PGA est peut-être le moins apprécié des majeurs, mais il demeure le quatrième plus important tournoi de golf de l'année. L'élite mondiale y est et le parcours est un joyau national.

L'expression «un monstre» pour décrire un parcours difficile est des plus communes, mais saviez-vous qu'elle revient à Ben Hogan, le Tiger Woods de son époque? Après avoir joué une dernière ronde de 67 pour remporter l'Omnium des États-Unis de 1951, Hogan a déclaré: «I am glad I brought this course, this monster, to it's knees.» Qu'on pourrait traduire par : «Vous ne me reverrez plus jamais la face icitte.»

Son 67 était une des deux seules rondes sous la normale de tout le Championnat et on dit que les départs avaient été considérablement avancés pour cette dernière journée.

À partir de ce moment, la USGA, qui gère l'Omnium des États-Unis, a enlevé aux clubs hôtes la responsabilité de préparer les parcours pour la compétition.

Oakland Hills est un monstre de 7395 verges à normale 70 et je vous dis tout de suite qu'il n'y aura rien de normal à y jouer 70. Huit normales 4 de plus de 430 verges, dont trois de plus de 490. Une normale 3 de 238 verges (en montant) et une autre de 257 verges. De l'herbe longue bien grasse qui rendra quasi impossible la tâche d'atteindre les verts en coups réglementaires si on s'y retrouve et des verts ondulés qu'on hésitera à raser de trop près de peur de les rendre injustes. Non, ce terrain n'est pas pour le vieil homme.

Encore une fois, un score autour de la normale devrait être suffisant pour mettre la main sur le trophée Wanamaker. C'est un peu le même refrain à chaque tournoi majeur et on se demande toujours comment les vieux membres font pour s'amuser sur des parcours aussi monstrueux.

Fait étrange, aucun Européen n'a remporté le PGA depuis l'Anglais Tommy Armour en 1930. Son petit fils, Tommy Armour III, est parmi les participants. Ce n'est certainement pas parce que les parcours ne conviennent pas au style de jeu des Européens. En 2004, ils ont annihilé l'équipe américaine dans les matchs de la Coupe Ryder sur ce même parcours d'Oakland Hills.

Vous vous en souvenez peut-être, c'est l'année où le capitaine Hal Sutton, coiffé de son chapeau de cowboy, a eu l'idée de jumeler Phil Mickelson à Tiger Woods pour le premier match. Ils se sont fait laver, mais Sutton a adoré son expérience de capitaine même si certains l'ont un peu critiqué. Il a depuis déménagé à Ouagadougou, au Burkina Faso, où il travaille à l'entretien des égouts, on est content pour lui.

Et à la question: qui va gagner le Championnat de la PGA? La réponse est bien sûr Tige On le sait pas. Mais puisqu'il faut jouer au jeu des prédictions et que je suis le roi autoproclamé des devins pour la saison 2008, trônant confortablement en tête des «experts» qui collaborent aux encarts «les grands tournois» de La Presse, je prédis une victoire de Stewart Cink. Le grand Cink ou peut-être bien Garcia, Westwood, Kim ou Singh ou Furyk ou du soleil ou des nuages ou de la pluie...

Professionnel au club La Vallée des Forts, Jean-Louis Lamarre est l'un des meilleurs joueurs au Québec.