Avec sa victoire sur 200 m nage libre mardi, sa troisième médaille d'or à Pékin, l'Américain Michael Phelps a fait un pas supplémentaire dans la légende du sport, totalisant neuf titres olympiques avec la perspective d'en ajouter encore cinq.

La matinée a également été marquée par les larmes, de joie, de l'Américaine Natalie Coughlin et, de désespoir, de la Française Laure Manaudou.

En s'imposant avec une facilité insolente sur le 200 m libre, améliorant au passage son record du monde (1:42.96), Phelps a rejoint l'athlète finlandais Paavo Nurmi, la gymnaste soviétique Larysa Latynina, le nageur américain Mark Spitz et le sprinteur américain Carl Lewis comme athlète le plus titré de l'histoire aux JO d'été.

Et ce n'est évidemment pas fini !

Avec trois titres et autant de records du monde déjà dans la besace, et de la marge sur pratiquement l'ensemble de ses cinq dernières courses, il est difficile d'imaginer - sauf accident en relais par exemple - un échec du phénomène, également en chasse du record de titres dans les mêmes Jeux (7), détenu par son compatriote Mark Spitz depuis Munich en 1972.

Coughlin folle de joie

«Je voulais seulement être rapidement seul devant car je savais que (le Sud-Coréen) Park reviendrait fort dans les 50 derniers mètres. Il ne fallait pas me disperser et rester concentré. D'autant que j'étais à l'extérieur (à la ligne d'eau N.6)», a commenté Phelps, vainqueur devant Park (1:44.85), sacré sur 400 m libre, et l'Américain Peter Vanderkaay (1:45.14).

Natalie Coughlin, déjà championne du monde du 100 m dos, est elle aussi en train d'écrire une page d'histoire de la natation.

Et ses touchantes larmes longtemps après la course en quittant la cérémonie protocolaire en disaient long sur son émotion malgré son habitude des podiums.

«Quand j'ai vu le temps, je pensais que j'avais commis une erreur. J'ai seulement compris que j'avais gagné en voyant le N.1 collé à mon nom. C'est un sentiment très fort, je suis folle de joie», a-t-elle commenté après avoir dominé la Zimbabwéenne Kirsty Coventry, détentrice du record du monde depuis la veille, et l'Américaine Margaret Hoelzer.

Quatrième la Britannique Gemma Spofforth peut se consoler avec le record d'Europe (59.38).

Dans la même course, Laure Manaudou a encore coulé.

Huitième la veille du 400 m libre, la star de la natation française a pris cette fois la 7e place, toujours aussi loin de son potentiel.

Touchée par ses deux revers, et visiblement en proie au doute après une année de remous, avec des soucis personnels et des changements d'entraîneurs successifs, Manaudou, en pleurs, s'est même demandée si «cela vaut le coup de continuer».

Quartier libre pour Phelps

Dans un «Cube», encore frémissant du relais 4x100 m de le veille, l'Américain Aaron Peirsol a lui continué son écrasante domination sur le dos.

Double champion olympique à Athènes, championne du monde en titre sur 100 m aux Mondiaux-2007, Peirsol a abaissé son record du monde, le portant à 52 sec 54/100.

Son compatriote Matt Grevers (53.11) ainsi que le Russe Arkady Vyatchanin et l'Australien Hayden Stoeckel (53.18), qui se partagent la troisième place, n'ont pas pu suivre.

Les États-Unis auraient pu envisager un Grand Chelem pour cette quatrième journée mais l'Australienne Leisel Jones s'est montrée trop forte sur 100 m brasse pour Rebecca Soni, deuxième. L'Autrichienne Mirna Jukic était elle ravie de sa médaille de bronze.

En soirée, les séries se sont écoulées «tranquillement», c'est à dire sans records du monde.

L'absence de Phelps pour l'une de ses rares sessions sans épreuves - l'autre sera vendredi - y est peut être pour quelque chose.

Après s'être expliqué en relais 4x100 m libre lundi matin, les gros bras du sprint sont ressortis pour les séries du 100 m libre.

L'intensité n'était pas la même que le relais mais les chronos ont été bons, à l'image du nouveau détenteur du record du monde (47.24), l'Australien Eamon Sullivan, qui a signé le meilleur temps (47.80).