Vainqueurs à Athènes en 2004, le Japonais Masato Uchishiba et la Chinoise Xang Dongmei ont conservé leur couronne olympique en moins de 66 kg et moins de 52 kg, et offert à leur pays leur premier succès en judo de la compétition, dimanche à Pékin.

Samedi lors de la première journée, le Pays du Soleil Levant avait perdu deux des huit titres qu'il avait glanés en Grèce, dont le plus symbolique, celui de Ryoko Tani (48 kg). Uchishiba a donc mis fin à la saignée et avec beaucoup de hargne et sur quelques actions de talent.

Pour parvenir à ses fins, le judoka nippon s'est imposé consécutivement devant le natif de République Dominicaine Juan Jacinto Jimenez, l'ex-champion du monde, l'Iranien Arash Miresmaeili, l'Ouzbeck Mirali Sharipov et le Cubain Yordanis Arencibia, troisième finalement avec le Nord-Coréen Chol Min-Pak.

Enfin pour conclure, il a dominé le Français Benjamin Darbelet dans une finale un peu avortée, son adversaire étant victime de douleurs au cou après «avoir planté la tête».

«Ça a craqué derrière. Ça m'a fait un peu peur. Je me mets en position de défense et en même temps je tends le bras. Il m'a fait une clé. J'avais mal au cou, mal au bras. Je n'en pouvais plus. J'avais un peu les étoiles», a expliqué le quintuple médaillé européen, dont un titre en 2003.

«Ça faisait longtemps que je n'avais pas gagné un grand tournoi. Depuis mon échec contre le Brésilien Joao Derly (2005), je n'ai pas arrêté d'être judoka. J'ai travaillé pour ça et j'ai rêve de ça, s'est félicité Uchishiba.

Lutte chinoise

Poussée par son public, la Chinoise Xian Dongmei n'a pas plus tremblé. Elle a même assez facilement conservé son titre sur une catégorie qui appartient en quelque sorte à la Chine. En son absence, ce sont ses compatriotes Shi et Ying qui s'étaient imposées lors des Mondiaux en 2005 et 2007.

Pour Xian, vainqueur au cours de la journée de l'Espagnole Ana Carrascosa, de la Portugaise Telma Monteiro, l'Algérienne Soraya Haddad et enfin de la Nord-Coréenne An Kum Ae, ce succès avait une valeur plus importante que celui de 2004.

«C'est différent, Je suis chez moi et il a plus de signification», a-t-elle dit, avant de livrer la clef de sa réussite, la lutte chinoise qu'elle a pratiqué pendant deux ans. «J'ai utilisé une technique de lutte chinoise qui m'a aidée à marquer ippon», a-t-elle expliqué.

Dans quatre ans, il n'est pas certain que Xian vienne défendre encore son bien. «Ce sont mes derniers Jeux», a-t-elle indiqué à un moment avant de ne plus évoquer un arrêt définitif mais un besoin de repos «parce que j'ai beaucoup donné».

Si elle fait le voyage à Londres en 2012, elle trouvera une concurrence de plus en plus forte. Japonaise évidemment avec Misato Nakamura, médaille de bronze. Mais toujours plus diverse comme l'Algérienne Haddad, première Africaine sur un podium de judo, qui a bien tenu contre elle avant de s'incliner en finale de tableau.