Du très beau vélo, samedi après-midi, sur la Grande Muraille. Belle course olympique, enlevée par l'Espagnol Samuel Sanchez, qui a facilement réglé l'Italien Davide Rebellin et quatre autres coureurs au sprint.

Les 150 premiers kilomètres de la course ont été marqués par une échappée de 26 coureurs parmi lesquels on a beaucoup vu le Canadien Ryder Hesjedal, très fringant, toujours à la relance. Ce n'est vraiment pas sa faute si cette échappée, qui comptait sur des grosses pointures comme Carlos Sastre et l'Allemand Jens Voigt, n'est pas allée au bout.

Lorsque le peloton a finalement rejoint les 26, il restait une centaine de kilomètres, et les Espagnols et les Italiens ont fait le grand ménage pour préparer une attaque décisive d'un de leurs leaders. Pour les Italiens, on attendait Bettini; ce fut Davide Rebelin. Les Espgnols avaient plus de choix: Contador, le vainqueur du Tour d'Italie? Sastre, qui vient de gagner le Tour de France? Oscar Freire, plusieurs fois champion du monde? Ce fut Samuel Sanchez, modeste routier-sprinter de la modeste équipe basque Euskaltel-Euskadi. Bien joué, les Espagnols. Remarquable course d'équipe.

On a beaucoup vu les Luxembourgeois aussi, et les Russes, et à la toute fin un Cancellara qui a surgi de nulle part pour rater la victoire d'un souffle. Disons deux souffles. Il devra se contenter de la médaille de bronze.

Pour revenir aux Canadiens, qui n'avaient que trois coureurs au départ de cette très longue course (250km), soulignons encore l'audace de Ryder Hesjedal, qui a animé cette échappée qui aurait pu marcher. Pendant qu'on y est, soulignons aussi sa remarquable saison dans la jeune équipe américaine Garmin-Chipotle. Il a enchaîné Tour d'Italie et Tour de France, dont une 13e place dans le dernier contre-la-montre du Tour, tout près des meilleurs. C'était il y a 15 jours, et le voilà qui se montre encore ici. Le Canada a peut-être trouvé en Hesjedal un successeur à Steve Bauer (je sais, je sais, j'ai dit cela aussi de Charles Dionne, ne retournez pas le couteau dans la plaie, merci).

Pour revenir à la course olympique, Michael Barry, qu'on n'a pas vu de la journée, finit pourtant à la neuvième place, à seulement 16 secondes du vainqueur. Il a mené, fidèle à son habitude, une course discrète et intelligente. Neuvième sur ce genre de parcours et dans ce sauna, pas mal pour un coureur qu'on pense en fin de carrière. Quant au troisième Canadien, Svein Tuft, il a terminé avec Hesjedal dans le peloton (ou ce qu'il en restait) à 10 minutes de l'Espagnol.

Combien ils ont roulé, déjà? Deux cent cinquante kilomètres? Dans cette fournaise à plus de 40 de moyenne? Peuvent bien se doper un petit peu, non? Ne soyez pas inhumains.

Vous disiez aussi, oui vous, les soi-disant experts en cyclisme, que c'était un parcours pour grimpeurs parce que houlala! la Grande Muraille de Chine. Tu parles, la Grande Muraille! Les trois premiers, Samuel Sanchez, Rebelin et Cancellara, sont des purs routiers-sprinters. C'est pas juste moi qui dis des niaiseries...