Le président de la Fédération grecque d'athlétisme (Segas) Vassilis Sevastis a estimé jeudi que l'exclusion de la sprinteuse grecque Ekaterini Thanou des Jeux de Pékin, envisagée par le Comité international olympique (CIO), serait «une erreur et une grande hypocrisie».

La commission de discipline du CIO s'est réunie jeudi à Pékin pour décider si l'athlète grecque, au centre d'un vaste scandale de dopage en 2004, serait autorisée à participer aux Jeux. Aucune décision n'a encore été annoncée.

«Il n'y a pas de justification légale pour exclure Thanou, d'autant plus qu'il y a des dizaines d'athlètes qui ont pris des substances illégales, ont purgé leurs peines et participent actuellement aux Jeux de Pékin», a indiqué M. Sevastis sur les ondes de la radio grecque Skai.

«Ce serait une erreur, une grande hypocrisie de l'exclure (...). Je ne sais si le CIO veut satisfaire l'opinion publique ou les médias (avec une telle décision)», a-t-il relevé.

Médaillée d'argent du 100 m aux JO de Sydney en 2000, Ekaterini Thanou avait fait la Une de l'actualité aux jeux Olympiques d'Athènes de 2004 avec son compatriote Kostas Kenteris pour avoir inventé un accident de moto afin de justifier leur absence à un contrôle à la veille de l'ouverture des Jeux.

Les deux athlètes ont finalement avoué au terme d'une longue procédure s'être soustraits à trois contrôles inopinés. La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) les a alors suspendus pendant deux ans, sanction qui a pris fin en décembre 2006.

Mais fin juillet 2008, Thanou a reçu une lettre du CIO l'informant de son statut de persona non grata à Pékin en raison notamment de son «comportement envers le CIO et le mouvement olympique» à Athènes et des poursuites judiciaires dont elle fait l'objet pour «parjure» en Grèce, après avoir menti au sujet de son accident de moto.

La sprinteuse avait repris la compétition en février 2007, pour l'instant sans résultats spectaculaires.