Lee Westwood et Sergio Garcia n'ont encore jamais gagné un tournoi majeur en carrière, et ils ont passé les dix dernières années à observer Tiger Woods dominer la scène du golf. Ça pourrait changer dimanche, à l'occasion de ce qui pourrait s'avérer l'Omnium britannique le plus chaudement disputé des dernières années.

Woods qui, comme d'habitude, aurait été largement favori pour l'emporter, est tenu à l'écart après s'être soumis à une opération à un genou tandis que Padraig Harrington, le champion en titre, s'est blessé au poignet droit samedi et il n'est pas dit qu'il sera en mesure de jouer jeudi.

Cela signifie que le vainqueur du 137e Omnium britannique, qui se tiendra sur les venteux links de Royal Birkdale, pourrait venir de n'importe où, et que le nom d'un golfeur n'ayant jamais gagné un tournoi du grand chelem sera peut-être gravé sur la Cruche d'argent, dimanche.

Retour parmi l'élite

Ce pourrait être Westwood, qui a perdu beaucoup de poids et qui a retrouvé la régularité qui lui avait valu de se hisser au quatrième rang du classement mondial en 2000. Cette année-là, Westwood avait remporté six tournois et se voulait un sérieux aspirant lors de tous les rendez-vous d'importance.

Mais ses performances ont chuté radicalement, par la suite, au point d'être blanchi de la liste des vainqueurs pendant quatre ans avant de retrouver la forme.

Après sa troisième place à l'Omnium des États-Unis le mois dernier, Westwood espère devenir le premier Britannique à l'emporter devant ses compatriotes depuis que Nick Faldo a soulevé la Cruche d'argent pour la troisième fois de sa carrière, en 1992, à Muirfield.

Si jamais Westwood est dans la lutte dimanche après-midi, il pourrait bien traîner avec lui une légion de partisans.

«Ça ne me dérange pas d'être perçu comme le meilleur espoir britannique, a affirmé Westwood. C'est bon pour l'ego et la confiance. C'est quelque chose qui peut me motiver. La foule pourrait avoir le même effet qu'un 15e club dans mon sac», a-t-il imagé.

Une attente qui perdure

Garcia, deuxième après une défaite crève-coeur en trous supplémentaires l'an dernier à Carnoustie, est encore à la recherche d'une première victoire lors d'un tournoi majeur, après une décennie d'attentes non remplies.

L'Espagnol, surnommé El Nino après sa spectaculaire ascension alors qu'il était encore adolescent, s'est classé parmi le top 5 lors de chacune des trois dernières présentations de l'Omnium britannique. À sa dernière sortie, il y a deux semaines, il a pris le deuxième rang à l'Omnium européen.

Mais au fil des ans, Garcia a acquis la réputation d'un joueur incapable de produire dans les derniers instants des tournois. C'est ce qui explique pourquoi il ne compte que 17 victoires en carrière et aucun triomphe lors d'un tournoi majeur.

Malgré tout, Garcia amorce ce championnat parmi les favoris.

«Je sais que je dois me voir comme l'un des favoris, dans mon for intérieur, a confié Garcia. Ce que les autres peuvent dire n'est pas important. Je dois me présenter sur le terrain et faire ce que je suis capable de faire, croire en mes habiletés et me placer en bonne posture pour l'emporter.»

Deux Canadiens participeront au plus ancien des quatre tournois majeurs, soit Stephen Ames, de Calgary, et Mike Weir, de Bright's Grove en Ontario.