L'Allemand Jan Ullrich, vainqueur du Tour de France en 1997, a estimé dans la presse allemande mercredi que la Grande Boucle dont l'édition 2008 a lieu du 5 au 27 juillet, avait perdu son statut de plus grande course du monde, car «les meilleurs ne peuvent pas y participer».

«On ne peut pas dire que c'est la plus grande course du monde, si les meilleurs coureurs ne peuvent pas y participer. Pour moi, une victoire dans le Tour de France n'a plus la même signification qu'avant», a expliqué Ullrich dans un entretien au magazine Sport Bild paru mercredi.

«Ce n'est plus comme avant. Avant, les meilleurs étaient au départ et il y avait des favoris évidents alors que maintenant, tu as toujours des vainqueurs surprise», a souligné l'ancien leader de l'équipe T-Mobile, qui a mis un terme à sa carrière début 2007 en raison de son implication dans le réseau de dopage sanguin organisé par le Dr Eufemiano Fuentes.

Ullrich, seul Allemand à avoir remporté le Tour de France, a assuré qu'il ne regardera même pas les retransmissions télévisées et a regretté que son ancien coéquipier Andreas Klöden, dont il est toujours très proche, ne puisse pas participer avec son équipe Astana à l'épreuve.

Fier de sa carrière

«Un Klödi et un Alberto Contador auraient pu se mêler à la course à la victoire», a-t-il souligné.

L'ancienne vedette du cyclisme allemand, âgé de 34 ans, a par ailleurs indiqué qu'il n'était plus monté «sur un vélo depuis un an».

Il rêve toutefois d'organiser une course d'adieu contre son ancien grand rival, l'Américain Lance Armstrong, avec qui il assure être en contact.

Cette course «serait une fête populaire, où les gens pourraient voir des anciens héros comme Ullrich, Armstrong et Miguel Indurain», a souligné l'Allemand qui a terminé à cinq reprises à la 2e place du Tour de France (1996, 1998, 2000, 2001 et 2003).

Ullrich a également révélé qu'il comptait publier un jour un livre «pour mettre un terme à toute cette histoire»: «J'ai encore besoin de temps (...) je n'ai pas encore donné ma version des faits, il n'y a eu jusqu'à présent qu'une version tronquée, mais personne ne sait comment on m'a traité, toutes les injustices dont j'ai été l'objet», a insisté Ullrich qui a posé pour Sport Bild dans sa maison au bord du lac de Constance.

L'Allemand, «très heureux de voir grandir Max», son fils de onze mois, a conclu l'entretien en répétant qu'il «n'avait jamais trompé personne», mais s'est bien gardé de dire qu'il ne s'était jamais dopé.

«Je ne me suis jamais gavé de médicaments pour avoir un avantage sur les autres (...) je suis très fier de ma carrière», a-t-il indiqué.