Un couple de Lachine s'est donné l'été pour construire la maison de ses rêves, où il s'établira avec ses deux jeunes enfants. La Presse suit le chantier.

Le grand bonheur des structures préfabriquées, c'est la rapidité d'exécution sur le chantier. À 9h, Clyvanor - une entreprise beauceronne - livrait poutrelles et panneaux de murs sur le terrain des Drinkwater-Pelchat. À 15h, le rez-de-chaussée était monté, là où la veille un passant ne voyait rien dépasser du sol.

«Ça va donc bien vite! a dit une dame octogénaire. Je suis passée hier et il n'y avait rien!», a entendu David Gagné, l'entrepreneur général, également menuisier-charpentier.

Ce matin du 25 juin, à 8h30, M. Gagné et quatre hommes de son entreprise, Gestion construction David, avaient préparé la lisse, ce carré de maison en «deux par six» qui permet d'asseoir la structure de bois sur les fondations de béton.

L'équipe a d'abord installé la poutre centrale en lamellé-collé, puis les poutrelles ajoutées - un assemblage de 2 x 3 à tous les 16 pouces - et, ensuite, les murs préfabriqués du rez-de-chaussée.

«En trois jours, toute la structure était montée», rapporte Nichol Pelchat, le propriétaire, avec sa compagne Marie Drinkwater.

«Nous récoltons enfin le fruit de nos efforts, après tant de stress et d'insécurité, laisse entendre cette dernière. La maison s'élève concrètement, en fonction des centaines de décisions que nous avons prises avant la construction. Nous apprécions les bonnes décisions et nous apportons des ajustements aux moins bonnes. Sur ce plan, c'est un grand plaisir de travailler directement avec l'entrepreneur. Un exemple: nous avions un espace perdu au-dessus de la salle de lavage, et il nous a proposé d'en faire un lieu de jeu pour les enfants, avec plafond de 4 pieds, accessible par quelques marches dans la chambre d'un des garçons.»

Les jeunes intéressés, qui se disaient «tannés d'entendre leurs parents toujours parler de maison», ont bondi d'enthousiasme en découvrant les espaces de leurs chambres.

Bonheur suprême: un passage secret relie leurs deux garde-robes.

David Gagné travaille en majeure partie avec des autoconstructeurs.

«J'aime le contact avec le client, confie-t-il. J'ai à coeur de lui faire une belle maison et j'aime donner un bon service après-vente. Chaque maison me demande environ neuf jours.»

Un pépin, une solution

Le jeudi 3 juillet, un pépin a demandé un peu de créativité et retardé le chantier de quelques heures. La porte de garage n'avait pas le dégagement requis (12 pouces) pour l'installation des rails, une erreur sur plan que personne n'avait vue. «Nous avions deux options, relate M. Pelchat: raccourcir la porte, ce qui aurait enlevé en beauté, ou remonter la poutre d'acier, qui soutient le mur de l'étage, la brique et les fermes de toit. Nous avons choisi la seconde.»

«Ça n'a pas été très compliqué, relate David Gagné. Il a fallu amincir les poutrelles ajourées du plancher de l'étage, tout en les renforçant. La poutre d'acier est maintenant encastrée dans le plafond du garage.»

Ce contretemps ne sera pas facturé au client. «Mon contrat est calculé en fonction du nombre de pieds carrés et de la complexité du bâtiment, explique M. Gagné. Il y a toujours des petites modifications à faire en cours de construction, et à la fin du projet, je ne suis pas perdant. Je peux gagner du temps à un endroit autant que j'en ai perdu à un autre.»

«La chaleur a été accablante, reprend David Gagné. Mais je préfère ça à une pluie qui nous fait perdre des journées de travail.»

Les passants voient maintenant un toit sur la maison des Drinkwater-Pelchat, qui peuvent se réjouir d'avoir pignon sur rue.

Le mercredi 9 juillet: on coulait la dalle de béton, dans le sous-sol, par-dessus le pare-vapeur et l'isolant. Le lendemain: on commençait à mettre en place les cloisons.

Au début des vacances de la construction, la maison est fermée, avec ses portes et ses fenêtres. Les travaux reprennent dans deux semaines.