Cafés et restaurants branchés commencent à s'installer dans Griffintown. Mais beaucoup reste à faire pour rendre le quartier accueillant et faciliter l'accès au canal de Lachine. En août dernier, lors du lancement de District Griffin, la Ville de Montréal s'est engagée à investir près de 30 millions dans l'aménagement du domaine public dans un secteur couvrant quatre quadrilatères. Le but? Créer des places publiques et des espaces verts, améliorer les infrastructures souterraines et de surface, et offrir un environnement plus attrayant aux résidants, actuels et futurs.

Le premier geste de la Ville, ce printemps, prendra la forme d'un concours de design afin de réaménager la rue Smith, depuis les arcades ferroviaires de la rue Ann jusqu'au canal de Lachine. Cela inclura le square Gallery, qui se trouve dans le prolongement de la rue Smith. «La rue Smith est une petite rue sans issue avec beaucoup de potentiel, qui reflète les autres rues du secteur, où tout est désuet», explique Stéphanie-Anne Garon, chargée de projets à la Ville de Montréal.

Le concours de design, qui devrait être lancé en mai, fournira l'occasion de faire un aménagement de qualité et de mettre en valeur ce lieu exceptionnel, limitrophe au canal de Lachine, indique Caroline Dubuc, commissaire chez Design Montréal.

Si le ministère des Affaires municipales donne son autorisation, la sélection des professionnels qui réaliseront les travaux pourra être basée sur la qualité de leur projet plutôt que sur le prix de leurs services. La Ville pourra en effet octroyer le contrat au gagnant du concours, sans autre appel d'offres. Le coût des travaux d'aménagement est évalué à 10 millions. Ceux-ci débuteraient en 2012 et se poursuivraient jusqu'en 2016.

«Beaucoup de place sera laissée à la créativité pour que la rue Smith devienne une destination que tous les Montréalais pourront s'approprier», précise Liliane Cardinal, à la tête de la Division des grands projets à la Ville de Montréal.

Benoit Dorais, maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, aimerait parvenir à donner une certaine unité à l'ancien quartier ouvrier désaffecté, longtemps en recherche de vocation, appelé à se métamorphoser rapidement.

«C'est un beau défi, dit-il. Une partie du territoire se trouve déjà à l'intérieur d'une vision portée par le programme particulier d'urbanisme (PPU) du secteur Peel-Wellington, qui permet un développement de haute densité, moins propice à la rétention des familles. Il faut maintenant dégager une vision pour le restant de Griffintown, qui se marie avec le PPU et qui répond aux besoins de l'ensemble de l'arrondissement.»

Les projets se multiplient à l'extérieur du secteur visé par le PPU, note M. Dorais, citant au passage les Bassins du Nouveau Havre, le quartier de l'innovation de l'École de technologie supérieure (ETS), le Lowney avec ses multiples phases et le réaménagement de l'autoroute Bonaventure, qui chevauche l'arrondissement de Ville-Marie. Pour créer un effet de cohésion, l'arrondissement du Sud-Ouest fait actuellement un exercice de planification détaillée avec la ville-centre et l'arrondissement de Ville-Marie. «On regarde, par exemple, où il serait plus porteur d'ajouter des parcs, des services sociaux et des infrastructures de loisirs et de sport, précise le maire. On considère aussi quelle signature donner à l'ensemble.»