Le nombre de transactions sur le marché de la revente baisse de 16 % en juin au Québec et de 22 % dans la Capitale-Nationale, tandis que, paradoxalement, le prix des propriétés monte de 10 % environ. Malgré cette discordance, d'après le Mouvement Desjardins dans son dernier Indice de l'habitation (IHD), les prix ne sont pas surévalués. Ils sont réalistes.

Ils ne sont ni gonflés ni surestimés, selon le modèle d'estimation de l'institution financière. Tandis qu'une baisse lui paraît bien improbable.

Un repli, selon elle, ne peut être envisagé. Du moins, à court terme. «Les prix ont à peine baissé pendant la récession», alors il faudrait que se produise un choc important, «comme une flambée des taux hypothécaires, pour entraîner une baisse», précise Desjardins.

En fait, même si les ventes ont été moins nombreuses en juin, le «bassin des propriétés à vendre reste insuffisant pour répondre à la demande». D'où les hausses de prix.

En revanche, le Mouvement Desjardins appréhende un recul des mises en chantier, après un sursaut notoire ces derniers temps. Car les permis de bâtir accordés par les municipalités du Québec «sont nettement à la baisse depuis quelques mois». Pour avoir fléchi de 10,5 % et de 4,2 % en avril et en mai, respectivement.

«La construction résidentielle ne devrait pas tarder à s'affaiblir et fera ainsi écho au ralentissement du marché de la revente, qui semble solidement ancré», peut-on lire dans l'IHD.

Finalement, les services économiques de Desjardins ne seraient pas surpris qu'ait lieu avant longtemps une hausse des taux d'intérêt.

Ils craignent, en effet, que l'augmentation récente du taux directeur n'entraîne dans son sillage les taux obligataires d'abord, hypothécaires ensuite. Car les banques recourent au marché des obligations pour financer leurs prêts de longue durée.

gangers@lesoleil.com