En matière de construction résidentielle, Québec, avec 39 mises en chantier par 1000 habitants, durant les années 2004 à 2008, l'emporte sur Montréal qui en dénombre, pour sa part, 34.

Tout en se gardant d'exacerber la rivalité entre les deux villes, l'économiste et analyste de marché du bureau de Québec de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), Élisabeth Koulouris, l'attribue à la vitalité économique nouvelle de Québec.Mme Koulouris prenait la parole, lundi, devant un parterre de 450 acteurs de l'industrie immobilière de Québec à l'occasion de la dixième conférence annuelle de la SCHL sur les perspectives de l'habitation dans la région immédiate de Québec.

«Québec a donné lieu, au cours des dernières années, à la création de nombreux emplois de qualité. En biotechnologie, en information, dans les jeux vidéo, les assurances et les finances», détaille-t-elle.

Ce qui a entraîné, ne serait-ce qu'entre 2000 et 2005, une hausse du revenu des ménages de 20 % à Québec, de 16 % à Montréal. «Les emplois sont le principe de la vitalité du marché immobilier», a-t-elle soutenu.

Autre facteur témoignant de la vigueur du marché dans la capitale nationale : le rétrécissement de l'écart entre le prix moyen des propriétés entre Québec et Montréal.

«La différence était de 45 % en 2002, l'an passé de 34 %. La disparité devrait être de 29 % cette année, de 28 % en 2010», pronostique Mme Koulouris.

L'année dernière, le prix moyen d'une propriété résidentielle était de 193 000 $ à Québec, de 258 000 $ à Montréal. Tandis que la valeur des propriétés, depuis 2002 jusqu'à 2008, croissait de 14 % ici par opposition à 11 %, à l'autre bout de la 20. «Preuve encore que la demande de logements est énergique à Québec», constate l'analyste de la SCHL.

On se dispute d'autant plus les maisons dans la capitale que le «taux d'abordabilité» y est supérieur. Puisque les taxes, le remboursement hypothécaire, l'électricité et le chauffage représentent, en 2006, 15,6 % du revenu des ménages, contre 18,4 % à Montréal.

Redressement

L'économie, dans la région de Québec, amorce sa reprise, après un an de détresse. Le marché immobilier le reflète et devrait, d'après la SCHL, donner les premiers signes de redressement en 2010.

Les mises en chantier, par exemple, devraient passer de 5457 en 2008 à 5025 cette année. Un peu moins encore en 2010, à 5000. En revanche, le nombre de transactions devrait reculer de 5 % (à 7450) cette année pour se remettre un peu plus sûrement sur les rails l'an prochain, avec 7700.

D'un autre côté, dans l'ensemble du Québec, les mises en chantier devraient décliner de 9,6 %, à 43 300 en 2009, les transactions sur le mar­ché de la revente de 1,5 %, à 78 250. Le nombre des premières devrait être de 43 000 en 2010, celui des secondes, de 78 250 également.