La construction des édifices qui s'élèveront à l'intersection des boulevards de L'Acadie et Henri-Bourassa devrait débuter dans quelques jours. Environ 1300 logements, répartis dans sept immeubles de 7 à 16 étages, seront érigés au cours des cinq prochaines années.

Adieu vermine et coquerelles. Le Groupe Tyron, le promoteur du projet, a soigneusement détruit les 21 édifices insalubres qui avaient rendu les Places L'Acadie et Henri-Bourassa tristement célèbres. Seront bâtis à la place deux immeubles comportant 223 logements communautaires, deux immeubles comprenant 468 appartements en copropriété abordables, qui feront partie du programme Accès Condos, de même qu'un complexe de trois édifices dont les 600 logements seront loués à une clientèle âgée.

 

Le défi? Créer un milieu de vie attrayant pour les célibataires, les couples, les familles et les personnes âgées, aux origines et aux conditions socio-économiques variées, qui s'y établiront. Le groupe Tyron, de concert avec la Ville de Montréal, l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville, la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) et les organismes communautaires locaux ont donc choisi de réaménager entièrement le site.

«Il n'y aura qu'une seule rue, bordée d'arbres, explique Denis Quirion, directeur de l'habitation à la Ville de Montréal. Le parc qui existait déjà sera déplacé au centre et agrandi. C'est l'épine dorsale du projet.»

L'équipe désirait au départ désenclaver le terrain, bordé au nord par l'autoroute des Laurentides, et entouré des boulevards de L'Acadie et Henri-Bourassa. Elle s'est ravisée. «Les anciens résidants n'y voyaient aucun problème, précise M.Quirion. Le milieu, où habitaient de nombreux enfants, demeurait sécuritaire, et les résidants avaient le sentiment de vivre dans un village. Le nouveau quartier sera toutefois ouvert davantage sur le parc municipal Marcellin-Wilson, situé de l'autre côté du boulevard de L'Acadie.»

Pour densifier le secteur tout en attirant des familles, les concepteurs, Campanella & Associés Architecture " Design, ont misé sur les espaces verts. Ils ont prévu des stationnements souterrains et une voie piétonne et cyclable, qui traversera le site.

La SHDM a accordé un prêt au Groupe Tyron, au printemps 2008, pour l'achat des 21 immeubles à l'abandon. «Nous avons servi de mèche pour déclencher le développement du secteur, indique Guy Hébert, directeur général de l'organisme. Personne d'autre ne voulait y aller.»

Le projet de réaménagement découle directement de la mise en oeuvre du Plan de lutte pour la salubrité dans le logement, de la Ville de Montréal, adopté en 2007. Il répond, par ailleurs, à la stratégie d'inclure des logements abordables dans les nouveaux projets résidentiels de la municipalité.

D'ici quelques jours, le Groupe Tyron commencera à construire simultanément les deux bâtiments communautaires de sept étages qui deviendront la propriété des organismes à but non lucratif Ressources Habitation de l'ouest (RHO) et le Centre d'appui aux communautés immigrantes (CACI). Dotés d'une structure de béton, ils devraient être terminés en octobre 2010.

«Il faut reloger en priorité les 165 familles qui ont dû quitter et qui veulent toutes revenir, souligne Vittorio Tiramani, copropriétaire du Groupe Tyron. Nous accorderons beaucoup d'attention à l'insonorisation des appartements et à la qualité de l'air intérieur, à cause de la proximité de l'autoroute. Il n'y aura aucun compromis.»

Grâce au programme Accès Condos de la SHDM, le promoteur sera aussi en mesure de construire en même temps un édifice de 12 étages, qui comprendra 231 appartements en copropriété abordables. Ces derniers devraient être complétés en avril 2011. Suivra la construction du second édifice Accès Condos, de 16 étages, et du complexe pour personnes âgées, qui comptera 600 logements locatifs.

Une garderie et des commerces s'établiront au rez-de-chaussée du premier édifice construit dans le cadre du programme Accès Condos. Pour assurer le bon voisinage des résidants, un nouvel organisme, Prenez places, vient d'être créé.

«Environ 3000 personnes d'âges, d'origines et de conditions économiques variées s'établiront dans le quartier, indique Nathalie Fortin, directrice de l'organisme communautaire CLIC de Bordeaux-Cartierville. Cela prendra une animation commerciale et communautaire pour que le milieu soit agréable pour tous.»