Québec et les environs comptent leur lot de propriétés de plus d'un million de dollars. En vente, on en dénombre une quarantaine dans la capitale nationale et Chaudière-Appalaches, un bond tout de même depuis la première transaction à ce prix il y a 15 ans. À Québec, dans Charlevoix et jusqu'en Gaspésie, ces demeures se font belles, parfois modernes, parfois anciennes. Elles attirent des clients de l'étranger, mais aussi d'ici, et pas nécessairement des gens âgés. Coup d'oeil sur les maisons les plus cossues du coin et incursion chez l'une d'elles, au 930, Grande Allée Ouest.

Québec et les environs comptent leur lot de propriétés de plus d'un million de dollars. En vente, on en dénombre une quarantaine dans la capitale nationale et Chaudière-Appalaches, un bond tout de même depuis la première transaction à ce prix il y a 15 ans. À Québec, dans Charlevoix et jusqu'en Gaspésie, ces demeures se font belles, parfois modernes, parfois anciennes. Elles attirent des clients de l'étranger, mais aussi d'ici, et pas nécessairement des gens âgés. Coup d'oeil sur les maisons les plus cossues du coin et incursion chez l'une d'elles, au 930, Grande Allée Ouest.

La maison de Guy Lafleur a été la première propriété de Québec à changer de mains pour la rondelette somme d'un million de dollars. Il y a 15 ans, la transaction avait fait jaser, rappelle l'agente immobilière Lorraine Demers. Mais aujourd'hui, elle passerait presque inaperçue. Car 40 propriétés d'une valeur supérieure à 1 million $ sont en vente dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches.

À pareille date en 2006, 24 propriétés dans cette catégorie de prix étaient à vendre.

Le calcul se fait donc aisément. «Les maisons à 1 million $ sont de plus en plus courantes à Québec, indique Mme Demers, agente chez RE/MAX. Et il y a de plus en plus de demandes. Maintenant, ce sont plutôt les maisons de plus de 2 millions $ qui sont exceptionnelles.»

En effet, malgré l'abondance relative de propriétés millionnaires en vente, leur valeur médiane dans la région est de 1,5 million $, selon la Chambre immobilière de Québec. Les maisons au prix exorbitant ne sont donc pas légion.

Mais il y en a. Les deux propriétés les plus cossues de la région se trouvent dans Charlevoix. Prix demandé : 6,5 millions $. Chacune. À Québec même, la plus dispendieuse se trouve au 930, Grande Allée Ouest. Elle est à vous pour 4,25 millions $. Selon Cyrille Girard, agent immobilier chez Sotheby's International Realty - Québec, un client de Dubaï songerait à l'acheter... ainsi que l'une des propriétés charlevoisiennes.

Les plus grandes concentrations de maisons millionnaires sur le marché se trouvent dans quatre secteurs : Lac-Beauport (6), île d'Orléans (5), Vieux-Québec (4) et Lac-Saint-Joseph (3).

Délais de vente

«Lorsqu'on tombe dans les sept chiffres, il faut être plus patient, indique Lorraine Demers. Car les gens cultivent de très grandes attentes. Ce n'est pas pour combler un besoin qu'ils désirent acheter une telle propriété; c'est pour le plaisir. Ils cherchent un coup de coeur. C'est plus difficile de trouver dans ce temps-là.»

Il faut en moyenne une demi-année pour conclure une vente. Des délais plus longs que la normale, commente-t-elle.

Clientèle

Lorraine Demers assure que la clientèle provient surtout de Québec. «Les gens ont de l'argent, ici. De plus en plus. Et ce ne sont pas nécessairement les plus vieux; j'ai beaucoup de clients dont l'âge oscille entre 35 et 45 ans.»

Toutefois, précise-t-elle, la donne change lorsque le cap des 2 millions $ est franchi. La part d'étrangers augmente. «Plus le prix monte, plus la clientèle s'internationalise.» Des Montréalais, des Torontois, des Français, des Européens, mais un peu moins d'Américains qu'auparavant. «Probablement en raison de la parité entre les dollars américain et canadien», estime Mme Demers.

Cyrille Girard offre un son de cloche légèrement différent. Le tiers seulement de ses clients sont de Québec. La nature particulière de l'agence pour laquelle il travaille le met en contact avec une clientèle internationale et sélecte. «Quarante pour cent de ma clientèle est établie; ces gens d'un peu partout dans le monde font affaire avec Sotheby's et reçoivent notre publicité exclusive. Que ce soit pour un appartement à Paris, un pied-à-terre à Rio ou une maison à Québec, c'est à nous qu'ils s'adressent.»

Effet 400e

 L'achalandage accru à Québec, cet été, pourrait avoir un impact positif sur les ventes de propriétés de luxe. Davantage de têtes tournées sur Québec et plus de touristes dans ses rues pourraient bien donner l'idée aux mieux nantis d'entre eux de s'y procurer une demeure.

 «Le 400e est un élément à considérer pour ce marché», affirme Gina Gaudreault, directrice générale de la Chambre immobilière de Québec. «Ç'a pu donner des idées à plusieurs. Mais il est encore trop tôt pour le dire. L'effet se fera sentir dans un an.»

 Lorraine Demers, agente immobilière à Québec, affirme donner plus d'informations à plus de gens qu'à l'habitude. «Je suis certaine que le 400e aura des effets positifs à long terme. Le climat de fierté qui enveloppe la ville en ce moment est bon pour l'immobilier.»

 Une journaliste du New York Times a également profité des Fêtes du 400e pour écrire un article louangeur sur les propriétés du Vieux-Québec. Selon Cyrille Girard, agent immobilier chez Sotheby's, il est encore tôt pour savoir si l'article paru le 16 juillet aura un impact sur les ventes des propriétés de luxe. Mais chose certaine, un tel article démontre que le 400e fait rayonner le marché immobilier de la capitale sur le plan international.

 Une clientèle à l'abri des aléas du marché

 Vous cherchez une maison cossue? Si vous êtes bien nanti, achetez et faites fi de l'éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis et des risques de ralentissement économique au Canada.

 «Nos acheteurs ne sont pas affectés par la conjoncture économique et ils s'inquiètent peu des taux hypothécaires», affirme Cyrille Girard, agent immobilier chez Sotheby's à Québec. «Même la baisse du dollar américain n'a pas vraiment d'incidence. Ces gens sont au-dessus de ces considérations. Un de mes clients est dans la trentaine et ne travaille pas; il est rentier. Les membres des trois générations qui l'ont précédé n'ont pas travaillé de leur vie non plus.»

 Lorraine Demers, agente immobilière à Québec, nuance quelque peu ce propos. Tout en étant prospère et en mesure d'acheter des propriétés dispendieuses, cette clientèle est un peu plus prudente qu'à la normale. «Les pertes essuyées par les banques et l'éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis inquiètent ces gens. Ils sont craintifs pour la revente. Alors ils sont un peu moins prodigues au moment de l'achat.»

 

Photo Sotheby's International Realty Québec

Une chambre d'un domaine de bord de mer surplombant le Parc national de Miguasha dans la Baie des Chaleurs en Gaspésie. Prix demandé : 4 M$.