Après avoir été la tête de Turc des humoristes pendant des années, Val-Bélair fait aujourd'hui des envieux. Des centaines de maisons y sont bâties chaque année. Et une foule d'emplois seront créés d'ici cinq ans dans son secteur industriel.

Après avoir été la tête de Turc des humoristes pendant des années, Val-Bélair fait aujourd'hui des envieux. Des centaines de maisons y sont bâties chaque année. Et une foule d'emplois seront créés d'ici cinq ans dans son secteur industriel.

La Bélairoise Nathalie Lévesque se souvient des blagues de mauvais goût. «Les gens disaient qu'à Val-Bélair on veillait sur le perron avec notre Ski-Doo, se rappelle-t-elle. Pourtant, je n'ai jamais vu personne faire ça.»

Mais ces blagues sont choses du passé. «Maintenant, les gens nous perçoivent comme des résidants de Sainte-Foy, Cap-Rouge», lance-t-elle fièrement.

Boom résidentiel

«Val-Bélair, c'est un district en plein essor. Cette année, près de 400 maisons seront bâties. Et il y en aura autant l'an prochain», soutient Jean-Marie Matte, représentant municipal du district électoral de Val-Bélair. Depuis 2002, nous avons 6000 habitants de plus. On dépasse les 25 000 de population.»

Ce boum démographique est attribuable à la fusion entre Val-Bélair et Québec, croit M. Matte. Cette alliance a permis à la «ville de la nature» de se raccorder à l'aqueduc de la capitale nationale. «Avant, le développement était saturé. Les puits municipaux ne fournissaient pas», relate le politicien.

Le prix abordable des maisons a aussi attiré plusieurs personnes. «J'habite ici depuis 10 ans. On a choisi Val-Bélair parce que les maisons étaient moins chères», confie Hélène, une Bélairoise.

Des ventes records

Si les ventes se maintiennent, 2008 sera une année record sur le plan des transactions immobilières. Au cours des six premiers mois, 257 propriétés ont trouvé preneurs, selon les données fournies par la Chambre immobilière de Québec (CIQ). En 2007, 285 maisons ont été vendues en 12 mois. En 2006, 291 ventes ont été réalisées.

Le prix de vente moyen d'une résidence est de 165 000 $. Une hausse de 9,7 % par rapport à 2007. «Entre 5 et 10 %, c'est la moyenne», note Gina Gaudreault, directrice générale de la CIQ. Présentement, 74 propriétés sont à vendre.»

Et Richard Gagnon, agent immobilier chez RE/MAX, ne doute pas qu'elles se vendront. Ses clients : les jeunes familles, les militaires et les retraités.

Pour Christiane St-Jean, agente immobilière chez RE/MAX, Val-Bélair est «principalement habitée par les gens qui travaillent à la base militaire, dit-elle. C'est une grosse clientèle. Val-Bélair est tributaire de la base de Valcartier».

Les soldats recherchent des maisons de ville. «Lorsqu'ils doivent partir en mission, ils ne veulent pas laisser leur conjoint avec tout le terrain à entretenir», mentionne Richard Gagnon.

De tout pour la famille

L'augmentation des services a contribué à attirer les résidants, considère le conseiller Jean-Marie Matte. Au fil des ans, aréna, terrains de soccer, piscines municipales, cinq écoles primaires et une école secondaire de premier cycle ont été construits. Et la bibliothèque municipale Félix-Leclerc subit une cure de rajeunissement de 5,1 millions $.

«Il y a eu beaucoup d'évolution avec l'ex-maire Claude Beaudoin, considère Nathalie Lévesque, une Bélairoise. Je suis née ici, et je ne partirai pas.»

Histoire de ne pas faire mentir son slogan, «Val-Bélair, ville de la nature» a aussi aménagé des espaces verts. Les parcs Belle-Eau et La Chanterelle, ainsi que la base de plein air La Découverte, sont des lieux intéressants pour profiter du grand air en famille.

Ceux qui préfèrent le vélo à la marche peuvent emprunter le corridor des Cheminots. Cette piste cyclable relie la base militaire au Domaine Maizerets à Limoilou.

Et pour faire ses emplettes ou casser la croûte, pas nécessaire de parcourir des kilomètres. De nombreux commerces longent le boulevard Pie-XI, principale artère commerciale.

Silicon Valley 2

D'ici cinq ans, d'autres commerces verront le jour, si le projet de centre de recherche en sécurité de haute technologie se concrétise.

«Entre 600 et 1000 emplois de chercheurs, des

Certains optimistes parlent d'un Silicon Valley 2. Cette appellation désigne la vallée du comté de Santa Clara, au sud de la baie de San Francisco, où plusieurs géants de l'électronique ont leur siège social. Val-Bélair veut plutôt attirer les gros joueurs de l'industrie militaire.

«La tête de Turc, ça fait longtemps qu'on ne l'est plus», tranche Jean-Marie Matte.