Sainte-Clotilde, vous connaissez? Un indice: c'est à un jet de pierre de Saint-Urbain-Premier. Vous n'êtes pas plus avancé? Rassurez-vous, vous n'êtes pas seul.

Pourtant, cette petite bourgade rurale montérégienne dans la MRC des Jardins-de-Napierville est à moins de 45 minutes du centre-ville de Montréal. Mais, contrairement à la Rive-Sud qui se développe à la vitesse grand V, la municipalité de Sainte-Clotilde a gardé ses airs campagnards. On se sent, dans la maison de Suzanne Nicole et de Pierre-André Roy, bien loin de la banlieue qui grignote le territoire rural. Ici, on est en pleine campagne. «C'est ce qu'on voulait», assurent les propriétaires de 71 et 77 ans qui en paraissent 10 de moins.

Comment ce couple qui a vécu et travaillé à Jacksonville, en Floride, pendant plus de 20 ans a-t-il pu aboutir à la retraite dans un rang de Sainte-Clotilde? La réponse réside dans la vie de ce couple qui se décline en plusieurs chapitres.

Après avoir grimpé plusieurs échelons professionnels, M. Roy s'est retrouvé président d'une grande société de finances canadienne, ce qui l'a amené à beaucoup voyager. «Le Learjet m'attendait et je m'envolais là où il le fallait.»

Quand il a pris sa retraite, le couple vivait en Floride. «Au début, on a joué au golf, puis on s'est acheté un catamaran pour voguer dans les Caraïbes. On a fait des croisières, on a voyagé... Puis, je me suis lassé de tout cela.» En plus, les trois enfants du couple qui vivaient au Québec commençaient à avoir des enfants. C'était le temps de revenir au bercail.

«On cherchait des maisons avec un grand terrain», explique Mme Nicole. Connaissant bien son mari, elle savait qu'il devrait se tenir occupé. «Je voulais une propriété qui me forcerait à faire des travaux... mais pas trop», confirme son énergique mari.

Trouver l'endroit parfait n'a pas été simple. «On s'est promenés à Sherbrooke, à Granby, à Potton près des frontières...» Rien ne les allumait. Mais, dans leurs bagages, il y avait cette maison à vendre à Sainte-Clotilde qu'ils avaient repérée sur l'internet avant même de quitter Jacksonville.

«Connaissiez-vous le coin?

- Oh non. On n'en avait jamais entendu parler.»

La propriété répondait à bien des exigences du couple. Le terrain était immense. En tout, une centaine d'arpents, dont la majeure partie était boisée. Il y avait un très grand garage détaché sur deux étages qui pouvait accueillir les nombreux outils et véhicules utilitaires que M. Roy se promettait d'acheter. Et puis, il y avait cette maison avec quatre chambres, deux salles de bains, une grande salle à manger et une jolie cuisine. C'était en plein ce qu'il leur fallait.

Une partie de la maison avait été construite en 1837 et une autre, en 1995. Les propriétaires précédents avaient rénové toutes les pièces en prenant soin de conserver le caractère ancestral de la maison. «Ça nous convenait tout à fait!»

Tour du propriétaire

En arrivant sur le chemin de la maison, long de 800 pi à partir du grand rang Sainte-Clotilde, on aperçoit d'abord le garage, la piscine creusée, l'étang et l'ancestrale en pierres. Le terrain s'étend sur 1000 pi de gauche à droite. Un champ de culture sépare la maison du grand chemin.

Ce qu'on voit en second plan, c'est cette forêt derrière qui fait 80 acres. M. Roy nous a fait visiter «son bois», qui regroupe des dizaines d'espèces. Une petite balade pour en faire le tour dans un de ses véhicules motorisés prend une bonne demi-heure. «C'est tout à fait ce que je cherchais», nous a-t-il expliqué sous les arbres en cette journée chaude de septembre. Il a répertorié les travaux qu'il a réalisés depuis qu'il est propriétaire du domaine et on le sent dans son élément. Comment il a creusé des fossés et aménagé un système de canalisation pour permettre à l'eau de s'évacuer, puis des sentiers pour se promener. Il nous a parlé des arbres qu'il taille après que la nature a fait son oeuvre et du plaisir qu'il a à manipuler la souffleuse l'hiver et la faucheuse l'été. Il nous a décrit son peigne à roches et sa gratte à chemin comme d'autres parlent de leur cave à vin. Son garage, cet antre d'homme qui ferait l'envie de tout bricoleur, est équipé comme une usine. Tout un changement pour ce comptable de formation qui n'avait pas beaucoup d'outils durant ses années au travail. «J'ai toujours eu un côté manuel, mais là, je développe mon côté artistique!» Sa femme est bien d'accord.

Pourquoi quitter la maison alors? Parce que les années finissent par rattraper tout le monde, même ceux qui se sentent invincibles. «Un jour, je n'aurai peut-être plus l'énergie de faire tout ce travail, même si j'adore cela. Il faudra passer à une autre étape de notre vie.» Où iront-ils? Aucune idée encore. La suite se fera dans un autre chapitre.

Photo fournie par Groupe Sutton – Affaires

C'est par cette porte qu'on entre. La partie de droite, donc l'avant de la propriété, comporte une galerie qui s'étend sur toute la largeur de la maison.

La propriété en bref

Prix demandé: 1 350 000 $

Année de construction: 1837 et 1995

Pièces: 15 pièces comprenant 4 chambres, 2 salles de bains, 1 salle d'eau, 1 foyer au bois, 2 foyers au gaz. Piscine creusée et sauna. Garage double détaché sur deux étages (2592 pi2)

Superficie du terrain: 3 680 073 pi2 (environ 84 acres)

Évaluation municipale: 729 900 $

Impôt foncier: 4764 $

Taxe scolaire: 1251 $

Courtières: Christine Coutu et Marie-Claude Tremblay, Groupe Sutton - Affaires

> Consultez la fiche de la propriété: https://www.centris.ca/fr/maison~a-vendre~sainte-clotilde/13882830?view=Summary

Photo fournie par Groupe Sutton – Affaires

Le mur de pierres du vestibule est celui de la partie ancienne de la maison. On l'a conservé lors des travaux de 1995.