D'abord, on a cru qu'il y avait erreur. Impossible d'imaginer que cette maison aux accents ancestraux ait vu le jour en 1983. Mais non, la maison est bien née il y a un tout petit 35 ans.

Et pourtant...

On est au coeur de Laval, en pleine ruralité. Les champs de culture maraîchère qui longent le rang Saint-Elzéar sont à perte de vue. Vous avez peine à y croire ? Sachez que Laval, ce n'est pas que bungalows et centres commerciaux.

Les terres cultivées de Laval s'étendent surtout à l'est de l'autoroute 19 et occupent une grande section de l'île. Bien sûr, le développement urbain en a grignoté une bonne partie, mais il reste plusieurs zones vertes comme celle de nos propriétaires.

« C'est pour cela qu'on peut élever des poules », nous confient les propriétaires Martin Pomerleau et Sandra Ouellet. En effet, la petite famille (papa, maman et leurs deux jeunes garçons) possède deux poules, un coq, une caille et un lapin.

Maison de rêve

Leur maison a été une affaire de coup de coeur, et pas seulement pour l'élevage des petites bêtes.

Il y a six ou sept ans, le couple habitait à Bois-des-Filion, un peu au nord, près de la tristement célèbre route 335. Triste, parce que cette voie est envahie quotidiennement par des milliers de véhicules. Les embouteillages sont chroniques.

« Je suis perfusionniste à l'Institut de cardiologie de Montréal, explique Sandra. Quand on m'appelle pour une urgence, je dois me présenter rapidement. Or, c'était devenu impossible de prévoir mon temps sur la 335. On a décidé de chercher ailleurs. »

Mais ailleurs, c'était assez compliqué. Martin travaille en aéronautique, à Dorval. L'Institut est au sud de Saint-Léonard. En plus, le couple voulait un grand terrain. « Il fallait trouver un compromis. »

Petit obstacle...

Martin vient de Magog et Sandra, de Saguenay. Ils se sont rencontrés à Banff. Ils ont travaillé à la Terre de Baffin, en Arabie saoudite, possèdent une maison à Sainte-Catherine-de-Hatley... Bref, les distances ne représentent pas un obstacle. Laval, c'était déjà mieux que Terrebonne ou Bois-des-Filion.

C'est en parcourant les chemins du centre de l'île que Sandra a aperçu sa future maison. « Cette belle canadienne en pierre des champs bien campée sur son grand terrain, ça m'a frappée immédiatement. » En plus, elle se trouvait à moins de 2 km de l'autoroute 440 et tout près, eh oui, de centres commerciaux importants.

Le hic : elle n'était pas à vendre. Le propriétaire avait construit sa maison sur un terrain légué par son père, un agriculteur des environs. « On l'a appelé pour lui signifier nos intentions. Au lieu de nous raccrocher la ligne au nez, il nous a invités à la visiter », se souvient Martin. « En entrant, mon coeur s'est emballé », confie Sandra.

C'est que le bâtisseur s'était investi corps et âme dans son projet.

Il avait choisi chacune des composantes méticuleusement. À commencer par les éléments sculptés en bois, comme les portes et l'escalier central fabriqués par un ébéniste qui a pris deux ans à tout terminer.

Du plafond cathédrale en poutres croisées aux trois foyers en pierre en passant par le terrain qui leur assurerait la quiétude qu'il cherchait, le jeune couple (Martin et Sandra étaient trentenaires quand ils ont acheté la propriété) s'imaginait déjà là. Le proprio a fini par leur vendre la maison de leurs rêves.

La disposition des pièces, aérées et lumineuses, rend la maison accueillante.

« Même si elle est récente, la maison a été bâtie comme on l'aurait construite il y a 200 ans. Les pierres viennent des champs tout près. Le bois, d'une forêt de Rawdon que le proprio avait achetée. »

Touche de modernité

La seule concession à l'authenticité a été de moderniser la cuisine. La nouvelle, récemment achevée, nous projette dans le présent avec ses tiroirs de rangement et son grand îlot recouvert de quartz. Les murs en brique et les armoires grises de style shaker se raccordent très bien au style de la maison.

Pourquoi quitter la belle canadienne ? Parce que la famille souhaite accueillir une des grands-mamans qui veut se rapprocher de ses petits-enfants. Il faut maintenant trouver une propriété multigénérationnelle sur un seul niveau.

Photo fournie par Sotheby’s International Realty et les propriétaires

L'escalier central a été sculpté et assemblé par un ébéniste, qui a également travaillé sur plusieurs éléments en bois de la maison.

Photo fournie par Sotheby’s International Realty et les propriétaires

C'est un des trois foyers du rez-de-chaussée. À noter les fenêtres qui laissent passer beaucoup de clarté, une rareté dans les maisons ancestrales.

La propriété en bref

• Prix demandé : 1 148 000 $

• Année de construction : 1983

• 10 pièces comprenant 4 chambres, 2 salles de bains, 1 salle d'eau, 3 foyers au bois. Garage double.

• Superficie du terrain : 60 783 pi2

• Évaluation municipale : 873 600 $

• Impôt foncier : 7651 $

• Taxe scolaire : 1923 $

• Courtier : Saguy Elbaz, Sotheby's International Realty