Ce n'est qu'après avoir franchi la grille qu'on prend la mesure de la propriété de Normand et Francine St-Hilaire. D'abord, parce qu'on ne la perçoit pas de la grand-route. Mais aussi, pour tout dire, parce qu'on ne peut même pas imaginer une telle maison dans la très discrète 431e Avenue à Saint-Hippolyte.

Puis, il y a le lac de l'Achigan dans toute sa splendeur. La vue est spectaculaire. Et c'est là qu'on comprend pourquoi le couple sexagénaire a tant investi pour créer cette propriété unique.

Les St-Hilaire n'en étaient pas à leur première acquisition. «C'est notre septième maison en 45 ans de mariage.» C'est aussi leur quatrième au bord du lac de l'Achigan.

Celle qu'ils habitaient juste avant de se lancer dans cette dernière aventure était à côté, sur le terrain voisin. Un endroit, aux dires de Francine, qui était parfaitement correct. «Une jolie maison que j'aimais beaucoup, mais monsieur mon mari se cherchait un projet.» Le mari en question est un brin hyperactif. Nous ne portons pas de diagnostic, c'est lui-même qui nous l'a confirmé.

Bref, M. St-Hilaire avait acheté le terrain 10 ans auparavant. «Il n'existait pas de chemin pour s'y rendre. Les premières fois, je devais escalader la falaise. Les gens pensaient que j'étais un peu fou.» Mais, la vue était remarquable. Situé sur la partie nord-est du grand lac de 4,7 km, le terrain surplombe l'eau et les montagnes. On y aperçoit des îles et une presqu'île. On devine les propriétés cachées derrière les écrans de verdure. La quiétude, en ce jour ensoleillé de novembre, y est absolue.

C'est un peu tout ça qui a convaincu le couple de construire ici la maison de ses rêves. En plus, il n'y avait pas de développement sur le lot voisin, celui-ci appartenant à la fondation Weredale qui y exploite une colonie de vacances. La berge est, pour ainsi dire, complètement vierge.

Il fallait être quand même visionnaire. La falaise était escarpée et solidement ancrée. En 2009, M. St-Hilaire fonce, comme il l'a toujours fait au fil de sa carrière d'homme d'affaires. Les défis étaient grands. «Ça nous a pris cinq semaines pour venir à bout de la falaise. Cinq semaines à dynamiter le roc. Juste en location de pelle mécanique, ça nous a coûté 200 000 $.»

Après des discussions musclées avec les entrepreneurs et d'innombrables travaux, le couple a finalement emménagé en 2012. En tout, le projet a pris trois ans à réaliser et a coûté le double du budget prévu. Quand on considère la qualité des matériaux et la suite d'ouvriers qui se sont succédé au fil des années, on comprend les délais et les surpassements. «La pierre des murs extérieurs a pris neuf mois à compléter. Chacune a été taillée à la main par un artisan. C'est comme une oeuvre d'art», apprécie le propriétaire.

Le design intérieur a fait l'objet de soins méticuleux. Aidés par une designer de l'entreprise Tendance Concept, les St-Hilaire ont créé une cuisine digne de mention, ne serait-ce qu'en raison de la grande hotte aux reflets chromés. Les teintes des armoires murales gris-beige sont attiédies par les accents chaleureux de lattes en bambou fixées au mur.

Épurée et minimaliste, la maison profite du cèdre rouge de l'Ouest autant à l'intérieur qu'à l'extérieur pour réchauffer les aires communes. Transpercée par la lumière naturelle (omniprésente grâce aux murs en verre), elle est aussi éclairée par des luminaires, dont des encastrés au plafond (29 dans la cuisine seulement). À noter, les immenses suspensions du salon que le couple avait repérées dans un magasin de meubles qui s'en servait pour décorer. «Je leur ai demandé si je pouvais les acheter. Ils m'ont plutôt donné le nom de leur fournisseur.»

La plupart des pièces ont évidemment vue sur le lac. Les deux chambres sont à gauche (avec salles de bains privées, walk-in double, lessive) et les pièces communes sont au centre (salon, salle à manger, cuisine, sauna). La salle de jeux combinée à la salle de télé est à droite. Il y a aussi un appartement complet au-dessus de ces pièces et du garage, occupé par la fille et la petite-fille du couple. Comme à l'étage des parents, il a sa grande terrasse ouverte sur le lac.

Parlant garage, M. St-Hilaire, mécanicien de formation, s'est offert le summum du luxe. «On peut entrer huit véhicules ici. J'ai même prévu installer un lave-auto.»

Le couple souhaite vendre sa maison pour s'engager dans un autre projet. Où ? Dans les environs, nous ont-ils assuré.

On les comprend.

Photo fournie par Sotheby’s International Realty Québec

Voilà le panorama qui accueille le visiteur une fois le vestibule dépassé. Les luminaires du plafond (il y en a trois) ont été dénichés chez un détaillant de meubles qui s'en servait comme objets décoratifs.

La propriété en bref

Prix demandé: 4 588 000 $

Année de construction: 2012

21 pièces comprenant 4 chambres, 3 salles de bains, 1 salle d'eau, 1 foyer au gaz, garage pour 8 véhicules, 300 pieds linéaires en bordure du lac. Maison intergénérationnelle.

Superficie du terrain: 64 172 pi2

Évaluation municipale: 2 114 400 $

Impôt foncier: 14 633 $

Taxe scolaire: 6576 $

Courtier: Dominique Malo, Sotheby's International Realty Québec. 514 265-9468

La fiche de la propriété: https://www.centris.ca/fr/maison~a-vendre~saint-hippolyte/10362745

Photo fournie par Sotheby’s International Realty Québec

Les murs de verre permettent à la lumière de traverser la maison. Ici, la salle à manger.