Des coups de coeur, ça arrive plus souvent qu'on le pense. Vous savez, le genre qui vous fait perdre (presque) tous vos moyens tellement vous êtes séduit par la chose ?

Ici, on parle d'une maison. Un beau grand cottage de l'arrondissement de Saint-Laurent construit à l'aube de la Première Guerre mondiale. Pascale et Stéphane ont eu le proverbial coup de coeur en 2007. « On l'a visité, puis on est allés prendre un café. Dans notre tête, l'affaire était conclue. On a signé l'offre d'achat immédiatement. »

Le couple et ses deux fils, qui avaient à l'époque 10 et 13 ans, vivaient en condo. « Nous voulions une maison qui n'était mitoyenne à rien ! Quand nous sommes arrivés, nous nous sommes époumonés à souhait. »

Le cottage avait appartenu à plusieurs familles au fil des ans, dont la famille Cardinal qui a donné son nom à la rue. « C'est l'une des caractéristiques qui nous avaient appâtés. Il nous semblait saisir un peu l'histoire de toutes les familles qui l'avaient habité. » Pascale avait grandi dans une maison similaire et y retrouvait ses repères, tandis que Stéphane, architecte, voyait là un beau défi.

Si les intérieurs avaient subi un lifting important « et bien fait », l'extérieur avait besoin d'attention... et d'amour. La balustrade était dans un état tristounet, et le garde-corps perdait des plumes. Le balcon à l'étage, où le couple se voyait déjà prendre l'apéro, était pourri et instable.

Les deux quadragénaires (à l'époque) se sont mis au grattoir, au chalumeau et au pinceau et ont patiemment gratté, brûlé et repeint les boiseries extérieures : la galerie, la corniche, les colonnes, les tours carrées du garde-corps. Même la corniche de métal et la toiture à baguettes sont passées au pinceau. « Elles devaient être peintes en brun, mais heureusement, on les a attrapées à temps. » Elles sont maintenant gris argenté.

Méticuleusement, Stéphane a retapé les boiseries en récupérant les pièces « encore bonnes » et en remplaçant soigneusement les autres par de nouvelles qui s'intégraient aux anciennes.

L'intérieur a été aussi revu au fil des ans. « Les propriétaires précédents avaient dégarni tous les murs [sauf ceux du salon et de la salle à manger] pour poser de l'isolant », explique Pascale. Ils avaient aussi reconfiguré les espaces (qui avaient, auparavant, été transformés en duplex) pour redonner à la maison sa vocation initiale de cottage.

On a donc maintenant un escalier en chêne au bois tourné qui va du sous-sol à l'étage et qui a pris la place d'une ancienne chambre. Pendant la période duplex, l'escalier menant vers le haut était à l'arrière de la maison. Celui du sous-sol était très étroit et a été condamné pour faire place à un vaste placard.

Parlant sous-sol, les propriétaires précédents avaient fait creuser la cave pour en faire un espace de vie. « Quand nous sommes arrivés, il n'était pas aménagé, précise Pascale. Nous l'avons transformé en repaire pour les garçons. » Le parquet est en bouleau, et les fenêtres sont assez grandes pour offrir beaucoup de lumière.

D'ailleurs, toute la maison est lumineuse. Chaque pièce a au moins deux fenêtres à guillotine, permettant l'échange d'air et la lumière.

CUISINE FUTÉE

La cuisine est très récente, elle a été déplacée vers une ancienne chambre où elle occupe une bonne partie de l'espace. Ce sont les propriétaires précédents qui ont fait ces travaux. Par contre, Pascale et Stéphane ont décoré selon leurs goûts. « Nous avons modifié quelques détails [poignées plus contemporaines s'apparentant à celles des électros, plafond de cuivre peint en blanc, carrelage en porcelaine gris, etc.] pour actualiser l'ensemble. »

Ils ont toutefois gardé le petit joyau caché : un grand butler's pantry (un office) à l'arrière qu'ils ont aménagé avec soin.

Le couple quitte sa maison parce que les enfants ont grandi. Il compte éventuellement s'établir à la campagne, sur un terrain au bord d'un lac qu'il a déjà choisi. Un beau projet de retraite... plus tard.

Photo fournie par le courtier

Si la déco est minimaliste, le salon a gardé ses airs bourgeois avec ses ornements en plâtre et son faux foyer, très populaire à l'époque. 

Photo fournie par le courtier

Grande, la salle à manger est ouverte sur le salon.