Elle n'est ni courtière ni décoratrice. Elle n'a jamais travaillé dans le domaine où elle a étudié. Pourtant, elle est animée d'une passion dévorante pour les maisons. Une preuve parmi d'autres : elle commence son week-end par la lecture de la section immobilière de La Presse.

Josée Chantal habite une belle maison victorienne à Westmount avec son mari et sa fille de 13 ans. Deux garçons ont déjà quitté le foyer, ce qui laisse le nid un peu dégarni. À vrai dire, le domicile n'est devenu qu'un lieu de passage : soit la famille est à l'extérieur, dans la maison de campagne du côté de Mont-Tremblant, soit elle est... en voyage. Dans ces conditions, aussi bien vendre. Ce ne serait pas la première fois pour cette femme originaire de Châteauguay qui a compris rapidement qu'elle était urbaine.

Elle a habité à différents endroits dans l'île de Montréal, mais toujours au centre. Un jour, en visite chez un couple d'amis à Saint-Lambert, Josée laisse les hommes entre eux et part faire une marche avec sa copine. Elle voit une pancarte où l'on annonce une visite libre. Elle entre voir et ressort propriétaire dans sa tête. Et dans la réalité, peu de temps après. Après avoir mis la maison à sa main, elle commence à s'ennuyer. Et elle réalise que l'immobilier chauffe un peu plus à Montréal qu'en banlieue à cette époque. Comme c'est une seconde nature pour elle, elle songe à faire, une nouvelle fois, le coup de la propriété qu'on achète, qu'on rénove, qu'on habite et qu'on vend ensuite à profit. Elle décide de revenir en ville, près de la maternelle privée où sa fille vient d'être inscrite sur le tard. Voilà comment elle atterrit, une nouvelle fois, à Westmount.

L'ESTHÉTIQUE AVANT TOUT

C'est au moins sa troisième expérience avec une belle victorienne. Celle-ci est bien située, avec un ensoleillement toute la journée. La cour, plein sud, donne sur le parterre gazonné du collège Marianopolis. En hiver, la vue est magnifique ; en été, des arbres rendent l'endroit plus privé. Josée a respecté et enjolivé beaucoup de détails charmants : l'escalier avec son petit motif en coeur (le même qu'à l'extérieur), les vitraux, les lambris, les colonnes ouvragés.

C'est avec beaucoup de peine qu'elle a dû changer le parquet pour un bois exotique, le précédent ayant trop subi les outrages du temps. D'autres atouts ont été mis à profit : les quatre lanterneaux à l'étage sont conservés, les radiateurs en fonte aussi, de même que les charmants balcons et le très agréable solarium jouxtant la chambre.

Les rénovations se sont étonnement terminées par la cuisine, après avoir laissé du chauffage radiant dans les salles de bain et dans le vestibule ! L'explication de ce dernier détail est un peu rocambolesque. En visite à Ottawa, Josée tombe sous le charme d'un petit banc qu'elle verrait dans son entrée ; comme elle doit enlever un convecteur pour lui faire de la place, il faudra remplacer un système de chauffage par un autre.

Cette anecdote révèle le caractère de madame, qui place l'esthétique bien haut dans son échelle des valeurs. Aussi accorde-t-elle un soin méticuleux à tous ses choix décoratifs. Quand le plaisir d'aménager est fini, elle est tentée par une autre aventure. Ce qui risque de se reproduire après la vente de sa résidence, dans un registre plus moderne et plus près du centre-ville.

La propriété en bref

Prix demandé : 1 595 000 $

Année de construction : 1910

Pièces : 14, dont 3 chambres à coucher, 3 salles de bain et 1 salle d'eau

Comprend : électroménagers, stores et rideaux

Évaluation municipale : 1 170 900 $

Impôt foncier : 9731 $

Taxe scolaire : 2038 $

Courtiers : Joëlle Gervais et Carol Nadon, Re/Max du Cartier inc., 514 271-8800

Photo fournie par Re/Max du Cartier

La cour est petite, mais le regard porte loin et donne à voir du gazon ou un tapis de neige, selon la saison. En été, l'endroit est fréquenté, car confortable et bien abrité.

Photo fournie par Re/Max du Cartier

Depuis le départ de ses frères ainés, la jeune fille profite d'une belle grande chambre ; pas étonnant qu'elle voit le déménagement d'un mauvais oeil.