Denis Robert aime l'architecture et le travail bien fait. Déformation professionnelle: c'est un entrepreneur en construction, comme son père depuis 1948. Il affectionne le bois, les techniques ancestrales et le style traditionnel, aussi a-t-il décidé un jour de se faire plaisir.

Un samedi matin de 1993, Denis Robert arpentait Sainte-Adèle avec son fils Benjamin à la recherche d'une maison moins grande et moins reculée. Devant une pancarte à vendre, une voisine interpelle le duo: «Si vous cherchez quelque chose de tranquille, vous êtes à la bonne place.»

Coup de foudre pour l'emplacement, l'achat se fait le dimanche! Ce n'est pas tant le chalet qui s'y trouve que Denis acquiert, mais bien un terrain en pente de100 000 pi2 avec vue sur les montagnes environnantes. Il va faire des plans et commence la construction l'année suivante.

Un important chantier, car il va déboiser, sortir des tonnes de terre, amener des pierres pour les murs et l'aménagement paysager, aménager un petit ruisseau, construire deux ponts, ériger une maison à structure de bois assemblée selon les règles de l'art au milieu du XIXe siècle, où les tenons et mortaises sont la norme.

Puis, en 2008, Denis élabore des plans avec son ami architecte Guy Demers pour construire une annexe. Pourtant, la maison originale avait déjà une dépendance avec entrée séparée destinée à Benjamin. Mais le jeune homme, véritable moine, au dire de son père, se contente d'une chambre à l'étage du toit familial. L'espace laissé vacant par le fils va rapidement trouver preneur en la personne d'une amie de longue date du couple. Une nouvelle rallonge va servir à agrandir l'aire à vivre avec un vaste salon et une spacieuse salle à manger, sans oublier la salle d'exercice pour sa femme Josée et des terrasses avec vue imprenable. Le tout repose sur un garage en béton de deux étages, histoire de loger les quelques voitures anciennes que Denis collectionne!

L'entrepreneur connaît ses besoins, sait où il s'en va et il est capable de composer avec les aléas de la construction. Son fournisseur de bois de charpente, trouvé à Morin-Heights, lui fera parfois faux bond. Un jour qu'une grue est affrétée pour monter la structure, l'énergumène est parti à la pêche à l'heure du midi, une bouteille sous le bras!

Les travaux d'aménagement paysager seront longs, car on manipule d'énormes pierres de plusieurs tonnes et on va chercher plus loin dans les Laurentides une soixantaine de pins pour reboiser un peu. Ce qui vaudra à la résidence le titre de Maison sous les pins d'Abercrobie, en référence au comté du même nom où elle se trouve.

Parmi les autres particularités, citons l'importation de pierres du Vermont pour le parement de l'annexe et la fabrication de parquet en pin dont les planches, de largeurs variables, ont été entreposées durant sept ans, patinées lors de la coupe par une scie à ruban d'un moulin de Val-David et assemblées selon une technique ancestrale!

Comme l'entreprise de Denis Robert n'a pas de relève, notre homme songe plus à sa vie à venir. Il projette d'habiter l'été à Kennebunkport, un lieu de prédilection pour lui, et en hiver, dans un petit village de l'Aubrac, situé dans les hauts plateaux du Massif central en France.

Décidément, en voilà un qui a toujours su ce qu'il voulait.

La propriété en bref

> Prix demandé: 1 200 000$

> Année de construction: 1994

> Pièces: 19, dont 3 chambres, 4 salles de bains et 3 salles d'eau

> Comprend: Appareils électroménagers, aspirateur central, système d'alarme, tringles à rideaux

> Évaluation municipale: 622 900$

> Impôt foncier: 5532$

> Taxe scolaire: 714$

> Courtière: Danie Morin, Re/Max Laurentides inc., 514 434-7189

Photo Denis St-Jean fournies par Re/Max Laurentides inc.

Dans la partie plus récente de la maison, un autre style, plus contemporain. Le vaste espace, qui reste à être aménagé, comprendra un salon et une salle à manger, et sera relié au bâtiment original en abattant un mur; le tout complété avant la vente, selon les préférences de l'acheteur.

Photo Denis St-Jean, fournies par Re/Max Laurentides inc.

Le pin de l'Outaouais est à l'honneur du plancher au plafond dans le salon de la partie de la maison construite en premier. La technique d'assemblage ne requiert aucun clou ni vis.