Un bungalow très années 60-70, bichonné avec amour, ça vous tenterait? Peut-être pas vous, mais assurément d'autres!

Rarement a-t-on vu une propriété susciter autant d'intérêt en si peu de temps. D'abord sur les médias sociaux qui ont publié l'annonce du courtier quelques heures après son inscription, entraînant la publication des photos de la propriété qui ont rapidement fait le tour du web. Rien de moins. En quelques jours, on aurait dit que tout le monde avait entendu parler de la «maison des années 60 à Boucherville». Le courtier, encore sous le choc, dit avoir compté près de 20 000 visites sur son site en 5 jours. Du jamais vu.

Il faut dire que la décoration de la maison est tout sauf banale.

«On a tout fait nous-mêmes et on n'a jamais fait venir de designer. C'est une maison d'amour, de famille et de partys

Gisèle Lussier nous a gentiment entretenu de la maison qu'elle occupe depuis que son mari Yvon et elle l'ont fait construire en 1959. Le couple y avait beaucoup réfléchi avant de se lancer dans la construction de ce bungalow de banlieue. Jeunes mariés dans la vingtaine, ils attendaient le premier de leurs six enfants quand ils ont emménagé.

«Nous savions ce que nous voulions et surtout, nous savions ce que nous ne voulions pas», se souvient la grand-maman de 77 ans.

Pour arriver à leurs fins, ils ont dû affronter le constructeur qui ne finissait pas de leur dire que «ça ne se faisait pas». «Mais nous, c'est ce qu'on voulait. On l'a menacé de lui montrer la porte s'il n'obtempérait pas.» Ils ont donc obtenu qu'un mur de briques blanches soit laissé à découvert (au lieu de le recouvrir de plâtre comme les autres), qu'une grande fenêtre vitrée soit posée dans le vestibule et que les comptoirs de la salle de bains soient installés en porte-à-faux. Quand on sait ce qu'on veut...

PHOTO FOURNIE PAR RE/MAX SIGNATURE

La verrière est également une serre encerclée de plantes tropicales. À droite, un bananier et son régime encore vert pousse sous le puits de lumière hexagonal.

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Véritablement unique, le sous-sol avec son bar rond, ses aquariums et son foyer orangé (et sa magnifique cheminée en inox) est également l'oeuvre du couple. Les fenêtres donnent sur le bassin aquatique de la verrière. Les poissons sont donc apparents de l'étage comme du sous-sol. La grande roue à gauche est un plancher de danse qu'on dépose au sol durant les partys. 

Contrairement à ce qui a été écrit sur les médias sociaux, la décoration n'est pas restée figée depuis 1959. La maison a connu trois rénovations importantes: en 1967, en 1976 et en 1993.

Selon sa femme et une de leurs filles que nous avons rencontrées, M. Lussier avait des idées bien précises. «Nous nous inspirions de nos voyages et de revues françaises comme Marie Claire. En Suisse, nous avions vu une vitrine en verre bleuté, mon mari s'est dit qu'on pourrait la reproduire chez nous. C'est ce qu'il a fait.»

Le résultat est spectaculaire. Côté salon, le mur est en panneaux de verre translucide bleu cobalt. Ces mêmes panneaux sont visibles dans la cuisine, mais servent de fond à une verrière qui longe le mur.

Les enfants ont toujours été au coeur du couple. «On en a eu six en sept ans et on a adoré ça. Je recommencerais demain matin.»

Chaque pièce a été conçue pour les besoins des enfants. Même la cuisine, dont le comptoir en inox est en demi-lune, cache six étagères rétractables qui se déploient pour dévoiler six mini-tables arrondies au-dessus de six tabourets.

Le sous-sol, avec son bar rond et ses aquariums intégrés, a servi aux nombreux partys de famille et d'amis. «Nous, les filles, on a fait nos bals de finissants ici, on était 120 personnes et on a dansé toute la nuit», se souvient Louise, la cadette de la famille.

Il y a tellement à dire sur cette maison... Prenez la verrière à laquelle on accède en traversant un bassin sur un petit pont. «On mettait des poissons qu'on voyait aussi des fenêtres du sous-sol!» Ou le rideau en lattes de métal du salon entièrement assemblé par le couple. Ou le foyer en mosaïque orange dont chaque morceau a été délicatement collé par M. et Mme Lussier.

Inutile de dire que les 20 petits-enfants ont adoré cette maison.

Mais toute bonne chose a une fin. M. Lussier s'est éteint subitement l'automne dernier, laissant un immense vide. La maison, soudain très grande, servira à d'autres qui, souhaite Mme Lussier, apprécieront toutes ces petites attentions.

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Le salon, et son fauteuil La Fleur de Roche Bobois, s'intègre bien à la verrière construite plus tard. Le carrelage en marbre au sol permettait aux enfants de passer de la piscine à l'intérieur sans mouiller les tapis.

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Voici le dos du mur en verre bleuté du salon. Il sert de fond pour la verrière. Les chaises ont été dessinées par le propriétaire qui en a confié l'assemblage et la confection à un ébéniste. Elles sont uniques.

La propriété en bref

> Prix demandé: 499 000 $

> Année de construction: 1959

> Pièces: 11, dont 5 chambres, 2 salles de bains, foyer au bois, garage double, piscine creusée, ateliers, chambre froide

> Superficie utile: 2100 pi2 (approximativement)

> Évaluation municipale: 450 200 $

> Impôt foncier: 3437 $

> Taxe scolaire: 889 $

> Courtier: Claude Vallée, Re/Max Signature, 514 795-0577