Il suffit de traverser un petit pont - et il faut être attentif à ce moment - pour se retrouver à L'Île-Cadieux. On entre dans un monde microscopique qui est beaucoup moins perdu qu'on ne pourrait le penser.

Avec, au dernier décompte, ses 69 maisons et ses 102 habitants, la municipalité de L'Île-Cadieux se résume à un seul chemin, un cul-de-sac qui s'avance dans le lac des Deux-Montagnes. De chaque côté, des propriétés avec les pieds dans l'eau et la tête sous la canopée, visitées par des canards et des renards, mais aussi des ratons laveurs, des chevreuils, des oiseaux-mouches et des sittelles. La campagne.

Et pourtant, juste à côté, se déploie d'une façon exponentielle une des villes à la croissance la plus rapide au Québec: Vaudreuil-Dorion. Des hôtels, des concessionnaires d'autos, des centres commerciaux, même sa SAQ Dépôt et son Costco bientôt! Sans compter toutes les maisons neuves et les condos. L'Île-Cadieux a accès à tout ça, mais sans avoir l'air d'y toucher. Plutôt tournée de l'autre côté: loin du monde et près de l'onde.

C'est lors d'une de ses tournées du dimanche sur le bord de l'eau, en 1999, que Guy Moreau découvre un terrain de trois acres près de l'hôtel de ville, microformat. Il décide de se faire construire une maison semblable à une autre, visitée lors de ses randonnées. Il s'agit d'un modèle de type château, conçu par l'architecte Marc-André Dion, auquel on accède par un chemin de 200 pieds entièrement recouvert de pavés, le tout enjolivé d'une grande fontaine et de quelques sculptures. Derrière le domicile, un long sentier sous des arbres matures mène à une baie où l'on peut accoster sur un quai de 150 pieds de longueur. Avec son ponton, Guy Moreau peut se rendre en 20 minutes à la plage d'Oka ou dans un restaurant à Sainte-Anne-de-Bellevue, du côté opposé.

Cet ancien comptable, recyclé en informatique et fondateur d'une entreprise qu'il a vendue, a perdu sa femme il y a quelques années. Depuis 2010, il partage sa vie avec une nouvelle compagne, Ginette Martel. Fait particulier, celle-ci a aujourd'hui la citoyenneté américaine. Elle passe ses étés au Québec et ses hivers en Floride. C'est là qu'elle a connu Guy, qui y possède aussi une maison. Si on résume, on constate que le couple détient trois propriétés différentes. Un certain repositionnement s'impose donc, d'autant que le domicile québécois, avec ses 16 pièces et son terrain, nécessite beaucoup d'entretien. Et Guy utilise de moins en moins ses bateaux, préférant ses appareils exerciseurs et marcher tous les jours.

PHOTO FOURNIE PAR PROFUSION IMMOBILIER

L'entrée est à l'image de toute la maison avec son parquet en chêne, ses nombreux détails architecturaux et ses espaces dégagés.

Ginette ne tarit pas d'éloges sur sa ville d'adoption, dont elle vante le calme, la proximité avec les services et le taux peu élevé de taxation. Elle insiste sur le fait que ce petit coin perdu n'est pas si perdu que cela et invite avec enthousiasme les gens à le découvrir. Comme certains viennent de le faire en acquérant, sur la pointe de l'île, un des rares terrains afin de s'y faire construire, eux aussi, un petit château. Un jour, tous les Vaudreuillois-Dorionais sauront où se trouve L'Île-Cadieux.

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Comme il se doit en ce nouveau millénaire, la chambre est traitée comme une suite d'hôtel avec son coin repos, sa salle de bains privée et son vestiaire attenant (un pour lui et un pour elle, en fait. Le lit tout en hauteur bénéficie d'un plafond conçu pour lui.