On l'avait déjà remarquée. C'est que la maison, sur la rue Plessis, est assez... remarquable. Avec sa façade en briques rouges, ses abondantes fenêtres et son joli portique qui s'avance vers le trottoir, elle détonne. Moins qu'avant depuis que ce secteur de la partie nord du Village s'est revitalisé, mais elle reste notable.

Elle appartient à Alain Dancyger qui, avec le designer Jean-Daniel Pilon, l'a personnifiée. « Les précédents propriétaires l'avaient déjà modifiée, mais nous l'avons transformée pour répondre à nos besoins », explique M. Dancyger.

Vous le connaissez déjà peut-être: M. Dancyger est directeur général des Grands Ballets Canadiens. Vous connaissez peut-être aussi un autre ancien propriétaire de la maison, un certain Pierre Bourgault qui l'a habitée pendant quelques années.

M. Dancyger en est l'heureux résidant depuis 1996. Heureux parce que la maison correspondait tout à fait à ce qu'il cherchait quand il s'est installé au Québec.

« Je voulais une maison de ville avec un jardin, pas très loin de mon travail, un espace grand et aéré pour recevoir. Aux bonnes vibrations qui correspondent à mes intérêts bouddhistes. »

On ne sait pas pour les ondes bouddhistes, mais on peut attester du reste.

Havre secret

Assis à l'îlot dans la cuisine (un long rectangle recouvert d'une plaque en marbre de carrare), M. Dancyger discute avec enthousiasme de cette maison que lui et M. Pilon ont repensée. « Malgré l'espace intérieur déjà grand, on a d'abord choisi d'empiéter sur le jardin pour ajouter une pièce sur deux étages. Le jardin était assez vaste pour se le permettre. »

Réservée à la lecture, la rallonge est vitrée (doublement même) et ouverte sur la cour verdoyante. L'aménagement rappelle les villas italiennes. « De Médicis, sourit M. Dancyger. Et, parce qu'on n'a pas de vis-à-vis, on est complètement isolés du reste du monde. » Une rareté en ville, on en conviendra.

La nouvelle pièce est ouverte sur la cuisine et la cour. À l'étage, en mezzanine, elle sert de bureau pour M. Pilon et... aux exercices de Pilates! Qu'on soit en bas ou en haut, la vue est digne de mention. Les arbres ont poussé, le lierre camoufle les murs de béton et la fontaine extérieure est charmante.

Défonctionnaliser les espaces

« Très rapidement aussi, on a voulu donner plus d'une vocation aux pièces. » La salle à manger, par exemple, contient les livres comme s'il s'agissait d'une salle de lecture.

Il devait y avoir quatre logements quand elle a été construite en 1860. Au fil des ans, on a retiré des murs et elle est devenue cottage. L'espace de l'escalier en plein centre est sans doute le même qui grimpait vers les logis de l'étage. Maintenant, les marches en bois mènent vers les deux chambres et la salle de bains installée au centre. Une pièce impressionnante avec baignoire autoportante et vaste douche vitrée. Le carrelage est en mosaïque de marbre noir et blanc.

Les résidants ont prévu beaucoup de rangement intégré dans cette ancienne maison. Placards, armoires intégrées à l'étage et deux murs complets d'armoires dans la cuisine. Même la cafetière Miele est encastrée dans un des murs de la cuisine.

On est bien dans cette maison. Les fenêtres permettent beaucoup de luminosité « comme dans le milieu de la danse où la lumière joue un si grand rôle », note M. Dancyger qui s'y connaît.

Il y a un foyer au bois surélevé dans le salon et un autre dans la chambre principale. C'est charmant et chaleureux.

Pourquoi la quitter alors? Parce que la maison, avec ses 2200 pi2, est grande. Trop pour un homme qui travaille beaucoup. Où ira-t-il? Mystère.

PHOTO FOURNIE PAR SOTHEBY'S

PHOTO FOURNIE PAR SOTHEBY'S

La propriété en bref

> Prix demandé: 1 275 000 $

> Année de construction: 1860

> Pièces: 7, dontt 2 chambres, 1 salle de bains, 2 salles d'eau, 2 foyers, jardin aménagé

> Superficie utile: 2200 pi2

> Évaluation municipale: 636 600 $

> Impôt foncier: 4963 $

> Taxes scolaires: 1090 $

> Courtier: Frédéric Benoit, Sotheby's. 514 287-7434. Poste 175