En 1900, quand il a été construit, le cottage de la famille Saby-Filippi devait assurément appartenir à un notable. Tout comme ses voisines, de belles grandes propriétés bien assises, bien campées. Assurément, les bourgeois du temps savaient construire d'admirables maisons.

C'était il y a plus de 100 ans. Depuis, il en est sûrement passé, des familles. Car avec ses six chambres à l'étage, il était tout indiqué pour accueillir de la marmaille en masse.

Quand Mme Saby et son mari Jean Filippi l'ont visité en 2001, ils avaient trois jeunes. «Nous avions atteint le maximum de notre maison sur de Mentana. Il était temps de chercher plus grand», se souvient Mme Saby.

Mais il y a grand et grand. Quand il l'a vu pour la première fois, M. Filippi le trouvait immense. Et probablement trop cher. Sa femme a gentiment insisté. Ils ont rencontré la propriétaire, une notaire qui en avait fait son bureau, mais qui ne l'habitait pas, et ont négocié un prix qui convenait aux deux parties.

Et puis, ils se sont mis à rêver leur maison. Elle serait ensoleillée, chaleureuse et remplie de ces antiquités qu'ils accumulaient depuis leur mariage en 1977. Plus que tout, ce serait la demeure de la famille.

Photo André Pichette, La Presse

La cuisine est la dernière pièce rénovée par les propriétaires. Les fenêtres ont été agrandies et les murs, abattus. L'îlot avec son évier est placé au bout de la cuisine plutôt qu'au centre.

Photo André Pichette, La Presse

Cette chambre, qui donne sur l'arrière, a également son balcon. De plus, une salle de bains attenante avec une grande douche sert les occupants.

Grands chantiers



Estelle Saby et Jean Filippi ont rénové pendant quatre ans. Ils ont tout repensé, tout refait, jetant ce qui n'était pas récupérable, réparant ce qui l'était. «On voulait la respecter, lui rendre hommage.»

Les belles moulures sont toujours là. Comme celles des chérubins entourant les pièces avant du rez-de-chaussée. Ou les autres qui encadrent les portes coulissantes qui divisent la cuisine de la salle à manger. «Les portes sont nouvelles, dit Mme Saby. On a choisi des carreaux biseautés pour célébrer l'authenticité des lieux.»

D'autres éléments ont été convertis. Les planchers de l'étage, usés à la corde, ont été remplacés par de nouvelles lattes. Les salles de bains, refaites en neuf. Les rénos à l'étage ont été encore plus importantes que celles du rez-de-chaussée. À un certain moment durant les rénos, il ne restait que les «2 X 4» entre l'étage et le rez-de-chaussée, comme en témoigne l'album photo assemblé par Mme Saby. Des clichés éloquents qui ne laissent aucun doute sur les grands dérangements subis par la famille. 

Une cuisine bien pensée



Même si M. Filippi était copropriétaire du bien connu bistro Le Petit Extra, c'est Mme Saby qui s'occupait le plus souvent des repas de la famille. Elle a donc attendu quelques années avant de refaire la cuisine. «C'était une bonne idée parce que j'ai pu mieux comprendre nos besoins.» La cuisine, grande et lumineuse, donne envie d'y rester. Les armoires couleur beurre et les comptoirs en granit noir sont invitants. Aussi, il y a ces jolies portes à carreaux qui s'ouvrent sur le balcon arrière et qu'on voit de l'avant de la maison. «Avant, il y avait trois petites pièces dans la cuisine, on a tout ouvert, ce qui crée une enfilade de pièces, de l'avant à l'arrière de la maison.» Très joli, en effet.

La maison est située dans une rue passante du Plateau. Le bruit est-il incommodant? «Non, parce que la maison est climatisée, on n'ouvre que rarement les fenêtres. La terrasse est en arrière, loin du bruit des voitures.»

Mme Saby quitte sa maison parce qu'elle est devenue trop grande. Son mari, son amour et complice, s'est éteint subitement il y a quelques années. Les deux plus grands enfants sont partis et la plus jeune quittera le nid un jour.

Où ira-t-elle? «Je ne sais pas encore», répond Mme Saby. Un nouveau projet à mijoter, donc.

La propriété en bref



> Prix demandé: 1 550 000$

> Année de construction: 1900

> Pièces: 11, dont 5 chambres, 3 salles de bains, foyer, cuisinière au gaz, douche multijets, baignoire à remous, puits de lumière

> Superficieutile: 3600 pi2

> Évaluation municipale: 1 203 100$

> Impôt foncier: 9063$

> Taxes scolaires: 1945$

Courtière: Danielle Landry, Re/Max du Cartier, 514 281-5501

Photo André Pichette, La Presse

On voit bien dans le salon les détails architecturaux conservés par la famille, dont les moulures aux motifs anciens.

Photo André Pichette, La Presse

Les salles de bains se comptent au nombre de trois. Dans celle-là, la douche et la baignoire sont à l'opposé l'une de l'autre.