L'histoire remonte à 1734 sur le terrain, acheté par le seigneur de Montarville, qui a vu plusieurs générations de Boucher occuper les lieux. L'actuelle maison, reconstruite en 1876 à la suite d'un incendie, a été acquise en 1996 par un homme d'affaires.

Celui-ci a entrepris des travaux onéreux et méticuleux, qui ont duré deux ans, à partir d'une structure en assez mauvais état. Si la brique est restée d'origine, on a refait le toit et les fenêtres et on a creusé le sous-sol pour le rendre habitable. On a aussi donné une nouvelle vocation au hangar de pierre datant de 1744 en y installant une piscine, on a construit des rallonges, un passage souterrain, un vaste garage, et on a bourré la maison de domotique.

Puis, tout cela étant devenu trop grand pour l'homme vivant seul, la maison a été vendue en 2006 à Michel Baril et à sa femme Élise Gamache. «On aime les matériaux nobles», explique-t-elle pour justifier leur déménagement d'une résidence de la Rive-Sud de facture plus moderne. Et ces matériaux s'affichent dès l'entrée avec un sol en carrelage de marbre de Belgique noir et blanc. Un bonne partie du rez-de-chaussée arbore des parquets faits par l'artisan Allan Mac Donald (il les a signés!) avec de l'acajou et de l'ébène. Plus loin, Andrée Frigon et son équipe ont conçu un plancher unique en béton et en cerisier qu'ils ont mis quatre mois à réaliser, et dans lequel on a créé une rose des vents. Comme le manoir a été habité par Charles-Eugène Boucher de Boucherville, un ancien premier ministre du Québec, on voit les armoiries familiales au portail d'entrée et sur le foyer en marbre du salon. On peut avoir accès, encore aujourd'hui, à la voûte, construite à l'épreuve du feu, qui servait à ranger les documents importants de l'homme d'État.

Ce qui frappe dans cette maison, c'est son côté hyper confortable. L'éclairage, la sécurité, le chauffage, la musique passent tous par la domotique que l'on peut gérer à partir d'un ordinateur. Planchers chauffants (même sur la terrasse), eau chaude dès l'ouverture du robinet (comme dans les hôtels), génératrice en cas de panne de courant, sont quelques exemples de ce que la mise à niveau de la mécanique du bâtiment a permis d'offrir aux occupants. Mais il ne faut pas oublier l'emplacement de la maison dans le vieux village de Boucherville, avec le fleuve de l'autre côté de la rue, très visible des pièces à vivre du rez-de-chaussée aux murs abondamment fenêtrés. Le Saint-Laurent a amené le couple ici, car madame Baril, originaire de Saint-Jean-Port-Joli, souhaitait s'en rapprocher. Il est aussi la cause de la vente de la maison puisque le duo souhaite réaménager le chalet qu'il possède dans le Bas-du-fleuve et l'occuper sur une plus longue période dans l'année. Mais tous deux reconnaissent qu'ils devront faire des choix judicieux lors des travaux, car ils vont quitter une maison dont on peut difficilement égaler le confort.

La Propriété en bref

> Prix demandé: 3 200 000$

> Année de construction: 1876 (rénovée et agrandie en 1996)

> Pièces: 28 dont 7 chambres, 6 salles de bains et 3 salles d'eau + piscine intérieure + garage

> Comprend: Habillages de fenêtre, luminaires, électroménagers, système domotique complet, cellier

> Évaluation municipale: 2 925 000$

> Impôt foncier: 19 395$

> Taxe scolaire: 5657$

> Vue sur le fleuve

> Courtier: Marc-André Bourdon, Re-Max Signature M.A.B., 450 449-4411