Ça sent la valorisation résidentielle, ce plateau avec une bouteille et deux coupes posé sur le canapé du salon. Rien ne dépasse, tout semble placé. L'endroit est-il habité? Oui, indique en riant Gaétan Beaudreau.

Le gestionnaire d'entrepôt et sa femme infirmière aiment l'ordre, apparemment. «On n'a pas fait de ménage spécial pour votre visite. Chantal et moi avons l'habitude de nettoyer chaque soir», dit-il.

Leur maison se trouve dans un lotissement récent, les Rives du Versant, sur l'ancien territoire de Bellefeuille (maintenant Saint-Jérôme), parmi quelques centaines de maisons similaires, érigées «sur un ancien terrain de camping», précise leur courtière Caroline Lavoie. Un projet de construction contrôlé, avec des modèles de maisons proposés aux acheteurs. Mais celle-ci a quelque chose de spécial, à commencer par un garage accessible sur le côté de l'habitation et que le couple a transformé en bureau avec plancher en porcelaine et mobilier intégré. Un artisan pourrait y faire son atelier, mais la ville interdit de s'en servir comme place d'affaires, explique-t-elle.

Plan modifié

M. Beaudreau relate que sa soeur et ses parents avaient eux aussi acquis des propriétés dans ce lotissement résidentiel, ce qui avait fourni au bricoleur des arguments pour convaincre le constructeur de lui accorder une certaine latitude lors de la construction. Divisions des pièces, design de la cuisine, choix des portes intérieures: plusieurs éléments s'écartent du plan prévu par le promoteur - «à nos frais», tient à préciser l'homme de 54 ans.

Un placard pour loger une laveuse et une sécheuse, deux chambres et une grande salle de bains ont remplacé les trois chambres et la salle de bains plus standard du plan original, à l'étage.

Il y a deux penderies de type walk-in dans la chambre principale.

Ils voulaient des plafonds de neuf pieds plutôt que huit au rez-de-chaussée. Ils les ont obtenus.

Le plan à aire ouverte de ce niveau plaît tout particulièrement au couple dont les trois enfants ont quitté le foyer. Un îlot sépare la salle à manger et la cuisine. Un étroit comptoir-lunch vitré dissimule à ses pieds un petit cellier. Des armoires pleine hauteur offrent beaucoup de rangement. Il y a d'autres rangements dans l'îlot accessibles côté salle à manger. L'espace est très éclairé et une hotte cheminée est suspendue au-dessus d'une cuisinière au gaz, hotte à laquelle ils tenaient mordicus.

Aux murs du salon - ouvert sur cet espace -, du papier peint et des voilages assortis. Au sol, des lattes d'érable teint. «Mon épouse est bonne décoratrice, indique M. Beaudreau. Son frère est designer. Ce sont eux qui ont fait toute la déco.»

Ses deux fils l'ont aidé à construire un cabanon dans la cour. L'un d'eux, ébéniste pour un constructeur d'avions, a mis sa créativité à leur service en plaquant de bois des rectangles de mousse de polystyrène afin de créer une armoire de faible poids et bien moins chère à réaliser qu'un meuble en bois. L'illusion, suspendue dans le garage, fait mouche.

La maison totalise 1634 pi2 habitables.

C'est un produit «clés en main», fait valoir M. Beaudreau. «Tout est fait. C'est gazonné, clôturé, asphalté, le paysagement a été fait aussi mais c'est minimal. Il reste juste la terrasse à faire et la pergola.»

Le prix demandé: 399 900$. Le couple vend sa maison pour un univers plus petit et pour passer plus de temps au soleil, dans la chaleur.

Le Service d'analyse du marché de la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) a fixé dernièrement à 198 500$ le prix de vente médian des unifamiliales dans le territoire de Saint-Jérôme au cours des 12 derniers mois. Un prix en hausse de 20% depuis cinq ans dans ce secteur en croissance.

Notons d'ailleurs une hausse générale du nombre d'unifamiliales vendues en 2012 dans la banlieue nord de Montréal, par rapport aux quelques années précédentes, d'après la FCIQ.